571 Nageur reconnu, David Aubry était la tête d’affiche de ce Meeting National de Natation à Metz. Retour sur son parcours couronné de nombreuses médailles, et sur ses entraînements avec un certain Philippe Lucas. David Aubry, la Piscine Lothaire et la ville de Metz, qu’est ce que cela t’évoque ?J’ai fait une compétition ici. Les championnats de France minimes en 2011. C’est mon père qui me l’a rappelé, parce que je ne m’en souvenais plus ! J’étais dans les derniers mais ça m’a évoqué qu’à cette période, j’avais fait les temps tout juste pour rentrer en Pôle Espoir. C’est là que ma carrière en natation a vraiment débuté. J’étais au club de Saint Germain en Laye dans les Yvelines. Puis je suis parti aux Vikings de Rouen en fin d’année 2011. Ça me fait plaisir de revenir à mes bases et puis de partager ma passion aux autres. Cette piscine Lothaire, finalement, t’a ouvert les portes du haut niveau en quelque sorte ? Ma carrière a débuté a ce moment là ! Sans ces championnats de France je n’aurais certainement pas pu rentrer en Pôle Espoirs et faire la carrière que j’ai pu faire. J’espère qu’elle n’est pas terminée quand même ! Mais ça m’évoque pas mal de souvenirs. Il me semble que tu as palmarès bien garni maintenant, tu peux nous en parler ?13 titres de champion de France, une médaille de bronze aux championnats d’Europe en relai en eau libre, une médaille de bronze au championnat d’Europe petit bassin en 1500m en 2019 et la même année une médaille de bronze en 800m nage libre et record de France en 800m et 1500m nage libre. Quels sont tes futurs objectifs ? Pour la suite, j’ai les championnats de France dans deux semaines. C’est pour ça que je suis venu au Meeting National de Natation à Metz, pour retrouver des sensations sur mes courses. Je n’avais pas fait de 1500m en grand bain depuis longtemps. Puis c’est aussi l’occasion de partager mon vécu auprès de jeunes qui veulent briller, comme j’ai pu l’être. « Partager mon vécu auprès de jeunes qui veulent briller. » Quand tu viens sur ce genre de Meeting, endosses-tu un rôle de conseiller auprès des jeunes nageurs ? Je me sens un peu comme un grand frère maintenant. Les jeunes n’osent pas trop venir me voir. Mais bon je n’ai que 26 ans, je ne suis pas méchant, mais moi non plus je n’osais pas aller vers les gens. Aujourd’hui j’essaye d’être disponible. Nous t’avons senti assez facile sur ta course aujourd’hui, mais dans l’eau ça devait être un autre combat ? Ça reste un 1500m ! En compétition, c’est une marque de repère en vue des grandes échéances. C’est un entraînement très dur ! Après une bonne préparation, je suis censé être à l’aise pour les grandes compétitions. Mais on travaille au quotidien pour ça ! La natation c’est un sport, une passion et un métier. Tu complètes le podium avec deux jeunes Messins, quel message souhaites-tu leur adresser ? J’espère que ma venue va leur évoquer une carrière dans la natation et qu’on peut réussir. J’espère que c’est la relève et que je vais les revoir sur les podiums internationaux. Ça me ferait plaisir de savoir que moi ou un autre on les ait poussé vers le haut niveau. Si je peux aider et partager ma passion, c’est avec grand plaisir. David Aubry : « Philippe Lucas n’est pas là pour enfiler des perles » Tu as été entraîné par Philippe Lucas, qu’est-ce que tu peux nous dire sur lui ? Je suis resté pendant 7 ans avec Lucas, c’est quelqu’un que j’admire vraiment. Il adore ce qu’il fait. Philippe Lucas n’est pas là pour enfiler des perles ! C’est un passionné. Quand je suis parti au bout de 7 ans, j’avais besoin de changer d’air. Mais Philippe c’est quelqu’un que je porterai toujours dans mon estime. C’est un grand homme. Je suppose qu’il a pu te faire vraiment progresser pour atteindre tes objectifs…Quand je suis arrivé avec Philippe, j’ai vraiment compris ce que c’était la natation. On faisait des séances entre 8 et 10km à fond ! C’est très éprouvant chaque jour. Si tu vas dans son groupe, c’est que tu es déterminé. Avec lui, soit ça passe, soit ça casse ! Avec moi c’est passé parce que j’étais persévérant. J’ai mis dix mois à m’adapter à ses entraînements parce que chaque jour j’étais épuisé. Mais ça m’a permis de me renforcer mentalement et physiquement. J’ai compris ce que c’était le sport de haut niveau avec lui. On sait qu’il n’a pas sa langue dans sa poche Philippe Lucas, comment il se comporte au quotidien avec ses nageurs ? Il va repousser tes limites. Quand tu n’en peux plus, que tu lâches un peu parce que tu es fatigué, il va être là pour te renforcer, t’aider à repousser tes limites. Mais ça nous forge un mental d’acier, c’est comme ça que j’ai progressé. Avec lui on se sent invincible. Les séances sont tellement dures, mais quand tu tiens ses entraînements, tu « pèses dans le game » j’ai envie de dire. Photos : Lucas Deslangles / Let’s Go Metz