334 A l’occasion du documentaire « Carlo », proposé par Arnaud Caël, Dominique Hennequin et Didier Bailleux, qui sera disponible en boutique et diffusé sur Vià Moselle prochainement, le FC Metz proposait ce Mardi une conférence de presse en présence de l’intéressé. L’occasion de revenir sur ce personnage hors normes. Carlo Molinari c’est un homme d’un certain âge et de relativement petite taille, élégant en toute occasion et reconnu par son éternel chapeau qui cache un crâne dégarni depuis bien longtemps. Il arbore volontiers un visage rieur empli de bienveillance et ses yeux clairs s’illuminent naturellement lorsqu’on évoque le football, la preuve qu’après plus de huit décennies on peut garder un regard émerveillé quand on est animé par la passion. Carlo Molinari c’est surtout un enfant de l’Italie, de Villerupt précisément, qui vit une très longue histoire d’amour avec le FC Metz. Proche du club dès le début des années 50, c’est en 1967 qu’il en a pris la présidence à l’âge de 33 ans et malgré une parenthèse entre 78 et 83 il ne l’a formellement quittée qu’en 2009. C’est durant ces 37 années qu’il a forgé sa légende et ce, pas nécessairement à la force des résultats sportifs mais bel et bien par sa personnalité et sa passion. Aujourd’hui âgé de 87 ans, c’est cette passion qui continue de le porter chaque jour au contact du club en tant que président d’honneur ainsi qu’en tribune dès que l’occasion se présente.En 2018, il nous avait accordé une interview dans laquelle il était longuement revenu sur l’évolution du football, de l’époque associative par laquelle il est entré à l’époque des grands capitaux sans cesse sur le fil que nous connaissons aujourd’hui. Il fait partie de ces témoins d’une époque où le sportif et l’humain étaient au centre de tout, avant que les clubs ne deviennent des marques et les joueurs des égéries. De ce fait il a pu s’inscrire dans cette veine des dirigeants omniprésents, connu des supporters comme des employés et des joueurs, réactif dans la presse et respecté de tous pour sa liberté de ton. Malgré cela, il est le premier défenseur du dirigeant plus moderne qu’est Bernard Serin. Ce dernier, souvent décrié par une frange des supporters peut compter sur son prédécesseur qui rappelle à qui veut l’entendre ce qu’est le luxe d’avoir un investisseur possédant une passion du football aussi débordante, une garantie sans faille aux coups durs sportifs qu’ont pu connaître les grenats par le passé.Du football messin il a connu toutes les époques et bien qu’il garde un souvenir précis des belles périodes il n’en demeure pas moins pointu sur les sujets de l’actualité sportive. Fermement accrochés à son CV, les trois plus beaux trophées de l’histoire du club : les coupes de France 84 et 88 et la coupe de la Ligue 96. On peut également l’associer au titre de Ligue 2 de 2007 au titre de vice champion de France 98 et à l’aventure européenne de 84, mais c’est surtout ses efforts pour développer le club qui resteront visibles au quotidien. Artisan du développement du premier centre de formation et parmi les plus insistants lorsqu’il a fallu lancer le projet de rénovation du stade Saint Symphorien, ses efforts continuent de payer aujourd’hui et la dynamique insufflée s’est transformée en géant à l’heure où le FC Metz se positionne sur tous les fronts de l’innovation entre la rénovation de la tribune Sud, l’embellissement du stade et le centre d’entrainement de Frescaty.En 2016, l’emblématique président sortait avec Pierre Théobald sa biographie « Sang Grenat », un recueil des souvenirs qu’il a accumulés au long d’une vie riche, une lecture obligatoire pour tout passionné du football messin. Aujourd’hui, un nouveau monument à sa gloire était inauguré par le club, afin d’immortaliser un peu plus celui qui en a façonné de nombreux aspects. Présentée en grande pompe à la presse, une fresque sera visible de tous en tribune Nord dès le retour des supporters au stade. Cette fresque et sa réalisation sont eux mêmes l’un des personnages principaux du documentaire, une sorte de fil rouge au milieu de nombreux témoignages de monuments du club et du football français, le tout narré par Philippe Hinschberger. Cinquante deux minutes qu’il faudra attendre le 27 Décembre pour le déguster sur Vià Moselle ou se le procurer un peu plus tôt en boutique pour les impatients. Certifié à voir et à revoir. David Henrion « Soner », Arnaud Caël, Carlo Molinari et Dominique Hennequin devant la fresque dédiée à l’ancien président. Plus de photos de l’évènement Crédit photo : Matthieu Henkinet