313 Après une folle soirée à Saint-Symphorien et un court discours devant un public massé au centre de la pelouse, Bernard Serin s’est arrêté en zone mixte. L’occasion pour le président du FC Metz d’évoquer certains sujets, comme la montée en Ligue 1, mais aussi l’avenir de Georges Mikautadze. Bernard Serin, est-ce une soirée qui restera dans les mémoires, ou il y a encore un petit doute ? Oui, on est pas sûrs à 100%, mais on l’est certainement à 99% parce que je ne vois pas comment le résultat de l’autre côté pourrait être modifié. On savoure, parce qu’on pense que nous sommes vraiment en Ligue 1 et qu’on l’a mérité. Le match était tendu et indécis jusqu’au bout. Mais c’était un match comme on en veut tous les week-ends. Avec un stade plein, une ambiance de fou et des supporters à l’unisson derrière leur équipe. Pour un président, ça fait chaud au cœur. Et cette victoire, c’est la consécration d’une saison difficile. Difficile car elle a été polluée par des joueurs qui l’an dernier étaient en Ligue 1 et qui ne souhaitaient pas rester, et qui nous ont un peu pollué les deux ou trois premiers mois. Mais après la Coupe du monde, Laszlo Bölöni avait construit son équipe, son plan de jeu, et depuis, on n’a pas perdu un match. Et cela prouve que cette équipe a le niveau et qu’elle mérite d’accéder à la Ligue 1. Je suis un président heureux ce soir. Êtes-vous content d’avoir fait les bons choix cette saison ? Oui, je pense qu’on a fait les bons choix. Le problème du début, ç’a été les joueurs qui n’étaient pas contents de leur sort et de rester ici. Il n’y avait pas d’offre de transfert pour eux et satisfaisante pour nous. Ça nous a pénalisé pour le mois d’août, septembre, puis octobre, et très vite, ç’a été la trêve de la Coupe du monde. À un moment, au quinzième match, on avait 12 points de retard sur Bordeaux, et on a su les rattraper au prix d’une série incroyable. Depuis la victoire face à Saint-Étienne ici, on n’a plus perdu. Bernard Serin : « L’envahissement ? Je m’en fous (rires), on va changer la pelouse ! » À quel moment vous êtes-vous dit qu’il y avait un coup à jouer pour espérer la montée ? On pouvait toujours espérer car on n’était pas loin. Mais si Bordeaux n’avait pas eu de défaillance, ça n’aurait pas marché. Ils ont perdu à Annecy, c’est ce qui ne fallait pas faire pour eux, tandis que nous, nous gagnions à Sochaux. Et ces deux résultats mis bout à bout font que nous avons pu avoir un coup d’avance pour le dernier match. Pour Bordeaux, il fallait quand même gagner 6-1, c’était compliqué. Avec le scénario à Bordeaux, est-ce qu’il y a un peu de frustration que la fête ne soit pas pleine actuellement ? Pour les supporters, je pense qu’elle est pleine (rires.). Eux en tout cas ont compris que ce n’était pas possible que Rodez soit pénalisé sur un incident à leur encontre et que Bordeaux soit favorisé en rejouant alors que tous les autres matchs sont terminés. Je ne vois pas comment il pourrait y avoir une décision contraire. Président Bernard Serin, un mot sur le match de ce soir. Un doublé de Youssef Maziz, pur produit de la formation messine. Et un but de Cheikh Tidiane Sabaly, venu de Génération Foot. Cela doit vous faire énormément plaisir ? Cheikh Sabaly, on attend évidemment plus de lui. C’est un joueur de percussion qui déstabilise les défenses et il n’a pas eu jusqu’à présent le réalisme qu’il devrait avoir. Et je pense que lorsqu’il accrochera ce réalisme, il pourrait être un très grand joueur. Avec Youssef, nous sommes très satisfaits. C’est un Florangeois, et il a été décisif cette saison et je suis très heureux pour lui. J’ai aussi fait une petite carrière dans le football à Florange, donc c’est très bien. « Laszlo Bölöni a fait un travail formidable » Cette ferveur autour du club depuis quelques mois, elle semble encore plus forte… C’est vrai ! Mais le scénario s’y prête également… Car nous sommes chasseurs, à l’affut, en étant proches d’atteindre l’objectif. Tout le monde est tendu, et aujourd’hui, dans un stade archi plein, on a eu une ferveur énorme, sans compter la Place d’Armes. L’envahissement ? Je m’en fous (rires), de toute manière, on va changer la pelouse. C’était un bon moment, et on en a tous profité. Avec le cas de violence à Bordeaux et ce qu’il s’est passé ces derniers jours dans l’environnement messin la semaine dernière, est-ce que tous ces indigents ne gâchent-ils pas un peu le football en ce moment ? C’est vrai que ce qui s’est passé cette semaine, dans le cadre de Metz International Academy, qui est un programme en marge du FC Metz qui accueille des joueurs français et étrangers pour les faire progresser. Il y a eu malheureusement un décès auquel on a rendu hommage aujourd’hui en nous associant évidemment à la douleur de la famille. On est solidaires, et on pense beaucoup à Paul qui est décédé. Maintenant, sur ce sujet, les témoignages allemands ont été recueillis, et les français le seront mercredi prochain. Donc tant que tous les témoignages n’auront pas été recueillis et que l’autopsie ne sera pas faite, je pense qu’on ne saura pas réellement ce qu’il s’est passé. Pour revenir sur le sportif, Laszlo Bölöni n’a pourtant pas voulu répondre à une question simple qui consistait à lui demande s’il serait encore l’entraineur du FC Metz l’an prochain en Ligue 1. Y-a-t-il un petit doute ? Pour moi, il n’y a aucun doute. Je ne crois pas qu’il va démissionner, et il est sous contrat avec nous. Il va continuer, il n’y a aucun doute, car il a fait un travail formidable, que ce soit au niveau collectif ou de l’émergence de jeunes joueurs de notre effectif. Il faut saluer cela, et c’est grâce à lui que nous en sommes là aujourd’hui. Vous n’avez pas encore demandé le numéro de téléphone d’Igor Tudor ? (Rires) Non, pas encore… Mais il y avait aujourd’hui ici l’ancien directeur général de la Juventus. Je ne sais pas, la Juve est-elle intéressée par Igor Tudor… Bernard Serin : « Un transfert assorti d’un prêt ? Je ne pense pas que cela soit une bonne idée… » Laszlo Bölöni a aussi participé à l’éclosion de Georges Mikautadze, meilleur joueur de Ligue 2 et meilleur buteur. Est-ce que vous espérez pouvoir le conserver la saison prochaine en Ligue 1 ? D’abord, Georges a fait deux saisons énormes en Belgique. La première qui avait permis au RFC Seraing de monter, et la deuxième qui avait permis de maintenir le club en D1 Belge. Ces deux saisons comptent beaucoup dans sa progression. Ensuite, évidemment que lorsqu’il est arrivé ici, la question a été de savoir à quel poste le faire jouer. Parce que c’est un attaquant axial n°9 qui fait 1m77 et le coach a hésité pendant un certain temps. Après, à partir de la fin de la Coupe du monde, son poste s’est imposé par ses performances et sa réussite. Je le félicite pour ses performances. Après… est-ce qu’on pourra le garder ? Je pense que cela va être difficile… Parce que même si on est en Ligue 1, nous n’aurons pas de moyens exceptionnels, et que lorsqu’un club vient avec une offre énorme, ça veut dire que le salaire qu’il propose est aussi énorme. Et donc on ne peut pas payer un joueur de façon énorme par rapport au reste de l’effectif. C’est la logique, et si le joueur est « too much » pour nous, alors il y a un grand risque qu’il nous quitte. Mais pour l’instant, il n’y a aucun contact, rien. Et un transfert assorti d’un prêt, comme vous l’aviez fait pour Pape Matar Sarr ? Oui, et cela n’avait d’ailleurs pas été une réussite. La saison où il a été prêté, il a été transparent, donc je ne pense pas que cela soit une bonne idée. Et à partir de quel montant estimez-vous pouvoir commencer à discuter ? Un peu plus que cela (ndlr : les montants évoqués par les rumeurs)… Crédit photo : Matthieu Henkinet, Julien Buret et Lucas Deslangles / Let’s Go Metz