676 Quelques mois après son arrivée au FC Metz, Simon Elisor dresse le bilan au premier tiers de la saison de Ligue 1. L’occasion pour lui d’aborder son acclimatation en Moselle, au sein du collectif grenat. Entretien. Simon Elisor, le FC Metz se déplace à Lorient ce dimanche (15h), pour un match qui sera important… On a très bien travaillé pendant la trêve, notamment physiquement, avec deux matchs amicaux. Tout le groupe est concerné pour dimanche.Pour nous, tous les matches sont importants. Notre objectif est de prendre le plus de points possibles. On va donc aller à Lorient pour faire un résultat ! Ils sont en difficulté, mais ça reste une très bonne équipe. Offensivement, ils ont de très bons joueurs. La victoire contre Nantes nous a fait du bien. Donc on va essayer de continuer sur cette lancée et on va tout donner. Était-ce primordial de retrouver la victoire (3-1 contre le FC Nantes) et, forcément, de retrouver le sourire ?Oui. Pour un footballeur, c’est toujours bien d’être en confiance. Après la rencontre contre Lyon, on était satisfaits du match nul même si on méritait de gagner, car on avait fait un beau match. C’est de mieux en mieux mais on doit encore progresser… L’entame de ce championnat était prometteuse pour le FC Metz. Il y a ensuite eu cette série de résultats un peu moins positive… Quel regard portez-vous sur votre début de saison ?Je pense qu’on est désormais entrés dans le rythme de la Ligue 1. Après, je ne veux pas m’emballer car on a gagné contre Nantes. Mais je trouve qu’il y avait beaucoup de qualité. Au début de la saison, il y avait déjà cette qualité même si on s’est un peu endormi au fil des matchs. Aujourd’hui, on commence tous à bien rentrer dans le rythme, les matchs nous semblent un peu plus faciles. D’un point de vue plus personnel, comment se passe votre adaptation dans ce nouveau cadre qu’est la Ligue 1 ?J’essaie d’être dans le bain, je n’ai pas le choix. C’est un championnat qui demande beaucoup d’efforts. On travaille dur à l’entraînement, physiquement et devant le but. Et on essaie de tout mettre en œuvre pour être performant dans ce championnat. Simon Elisor : « J’essaie de prendre le plus de confiance possible » Vous avez marqué votre premier but en Ligue 1 contre le FC Nantes, qu’est-ce que cela représente en termes d’émotion ?Ce sont des émotions fortes, surtout pour moi, en sachant d’où je viens. J’ai gravi les échelons petit à petit et maintenant, je suis en Ligue 1 ! Marquer pour la première fois dans ce championnat est toujours une bonne chose, mais je n’ai pas envie de m’arrêter là. Je veux connaître cette sensation tout le temps. Avez-vous eu des moments de doute en attendant de marquer ce premier but ?Non. Même si j’ai raté un contrôle qui m’aurait permis de marquer juste avant. Je n’ai pas douté, j’étais juste énervé mais je savais que j’allais avoir des occasions. C’était un match ouvert, les défenseurs me laissaient pas mal d’espace donc j’étais conscient que j’allais avoir des contres. Ablie Jallow m’a ensuite délivré une merveille de ballon qui m’a permis de la mettre au fond. Avec des joueurs comme lui qui sont capables de jouer comme ça, c’est toujours plus facile. Parlons de vos débuts en Ligue 1. Un peu timides sur le plan statistique certes, mais avec vos efforts et votre combativité, vous semblez être apprécié par le public de Saint-Symphorien. Est-ce que vous le ressentez ?En début de saison, j’avais un rythme compliqué : je jouais un match puis je ne jouais pas, et j’en rejouais un ensuite. C’est compliqué pour engranger de la confiance mais aussi physiquement. J’étais assez vite essoufflé. Mais le fait d’enchaîner quelques matchs m’a ensuite permis de rentrer dans le rythme, et ça m’a fait du bien. J’essaie de prendre le plus de confiance possible parce qu’on sait qu’on ne va pas avoir 600 occasions de buts par match… Donc dès que j’en ai une, il faut que je sois un tueur. Avez-vous justement engrangé cette confiance en devenant un titulaire en puissance avec, pour le moment, un peu d’avance sur vos concurrents sur le front de l’attaque ?Non, je ne me dis pas ça. J’essaie juste de prouver à chaque match que j’ai ma place dans l’équipe. Pour le moment, je ne suis pas un titulaire indiscutable, alors il va falloir que je le prouve encore plus et j’espère le devenir à terme. « Quand l’occasion de venir à Metz s’est présentée à moi, je n’ai pas trop hésité ! » Simon Elisor, racontez-nous votre arrivée au FC Metz. Était-ce une évidence pour vous de rejoindre ce club ?Quand l’occasion s’est présentée à moi, je n’ai pas trop hésité car c’était Metz et la Ligue 1. Je me suis dit que c’était un super projet. Je suis arrivé très rapidement car je voulais reprendre avec tout le monde, ne pas avoir de retard et ça m’a permis de faire une grosse préparation, car ici elles sont dures (rires). Laszlo Bölöni est probablement le coach le plus expérimenté que vous avez eu au cours de votre carrière. Comment se passe le quotidien avec lui ?Il est très exigeant, on travaille très dur. Il faut toujours être sérieux et concentré. On sait ce que l’on doit faire aux entraînements et aux matchs. Comparé aux autres entraîneurs que j’ai pu avoir, il a une plus grande carrière en tant que joueur et entraîneur. Donc quand il me parle et qu’il me donne des conseils, même si je pense parfois que j’ai raison (rires), je me dis que je ferais mieux de l’écouter car il connaît bien le football. Qu’est-ce qu’il peut vous glisser comme recadrage tactique ou technique par exemple ?Tactiquement, il me crie dessus pour que je revienne dans le bloc car on sait que les attaquants n’y reviennent pas trop. Il me donne également des conseils pour m’améliorer devant le but : contrôle et frappe rapide. Plein de petits détails comme ça qui font, au final, la différence. Vous avez évolué au RFC Seraing et ça ne s’était pas forcément très bien passé. Comment pouvez-vous l’expliquer ?Je ne trouvais pas du tout ma place au sein du club. Je sortais d’une grosse saison en National 1, où j’espérais mieux… Et quand je suis arrivé à Seraing, je me suis rendu compte que ce n’est pas trop ce que je recherchais. Je me suis un peu braqué et je n’ai pas fourni les efforts pour pouvoir y arriver. C’est désormais de l’histoire ancienne et ce n’est pas quelque chose que j’ai retenu. Mais ça m’a quand même fait grandir mentalement parce que ce n’était pas facile tous les jours, que ce soit les matchs ou pour travailler dans ces conditions. Ensuite, je suis parti au Stade Lavallois où j’ai pu mieux m’exprimer. Simon Elisor : « Je me régale tous les jours » Justement à Laval, quel a été le déclic là-bas ?Il y avait le coach (Olivier Frapolli, NDLR) et le staff. Le premier m’a donné une grande confiance, il ne m’a pas lâché et, au final, je lui ai bien rendu. Je me sentais comme dans une famille, ce fut un très bon moment. Est-ce que vous retrouvez cet esprit familial ici à Metz ? Ici, il y a un vestiaire qui vit bien mais c’est un peu moins familial que là-bas je pense. Laval est un plus petit club, les joueurs viennent de Ligue 2 et de National, donc c’est « moins pro » qu’ici. À Metz, on demande forcément plus d’exigence. Comment vous sentez-vous dans ce vestiaire ?Très bien, c’est ce que je recherchais ! C’est l’exigence, le travail, le bon club et la Ligue 1… Donc pour moi c’est bénéfique, je me régale tous les jours. Je suis très bien intégré, d’autant plus que je suis quelqu’un de très ouvert. Je parle beaucoup, et Ismaël Traoré nous aide en nous mettant à l’aise. Ce sont des choses importantes dans le vestiaire. Chez les Elisor, le football c’est une affaire de famille. Est-ce que vous pouvez nous parler de vos débuts respectifs : les vôtres, et ceux de votre sœur qui joue en D1 Arkema, l’élite du football féminin français ?Ma sœur Salomé joue effectivement au Havre, en D1. Elle fait un très bon début de saison même si, en ce moment, elle traîne une petite blessure qui la gêne. Autrement, elle s’épanouit bien là-bas. Et moi, pareil avec le FC Metz, je suis content, je découvre et j’apprends. C’est vraiment top pour nous deux ! On imagine évidemment que vous parlez énormément de football ! Oui bien évidemment, on regarde nos matchs et on les débriefe ensuite. Ma sœur n’aime pas trop qu’on lui dise que ce n’était pas bien, qu’il fallait faire ci ou ça donc je ne lui dis pas grand-chose, je laisse ça à mes parents (rires). Vous avez découvert la ville de Metz cet été, qu’est-ce que vous aimez ici ?Les gens sont sympas, c’est une grande et très belle ville. Je n’avais jamais connu vraiment ça car Laval c’est plus la campagne (rires). On ne s’ennuie pas, il y a plein de choses à faire, je m’y sens bien et j’y ai déjà fait de belles rencontres. Vous voyez-vous vous inscrire dans la durée avec le FC Metz ?J’ai un contrat de trois ans, donc j’aimerais bien oui. C’est un très grand club, je suis fier d’être ici et j’espère que ça va durer. Simon Elisor, qu’est-ce qu’on peut vous souhaiter pour cette saison de Ligue 1 ? L’objectif collectif, c’est évidemment le maintien et personnellement, c’est mettre le plus de buts et de passes décisives possibles. Je ne veux pas me fixer de limites. Crédit photo : Julien Buret / Let’s Go Metz