273 Ce dimanche, Metz Handball démarrait sa saison de N1F face à l’ES Besançon Féminin. Nina Kanto, qui guide la formation messine pour la deuxième saison, nous a accordé ses impressions après la rencontre. Ce match face à Besançon en ouverture de championnat, c’était un bon test…C’était plus qu’un test ! On s’attendait à un adversaire redoutable. On a un début de championnat compliqué, où l’on est rapidement confrontées aux « gros ». Cet été, nos joueuses ont beaucoup été sollicitées avec les pros et on a fait aucun match de préparation avec l’effectif complet. C’était difficile de jauger quel serait notre niveau dans ce championnat. Aujourd’hui, on prend de bons points face à un adversaire direct et j’espère que grâce à ce match là, les filles vont se rendre compte de quoi on est capables. Par ailleurs, on est sur un nouveau cycle puisqu’on a perdu nos joueuses de l’année dernière. Le groupe est très jeune avec une doyenne à 19 ans. Il y a des choses à remettre en place, un projet de jeu à reconstruire et des valeurs à transmettre mais j’ai senti mes joueuses solides et surtout courageuses, alors que l’affiche ne nous était pas forcément favorable. C’est aussi ça le sport de haut niveau : déjouer les pronostics. Au delà de la simple victoire, on imagine qu’il y’a plusieurs satisfactions à tirer de ce match.J’ai adoré le fait que ce soit une fille différente qui sorte son épingle du jeu à chaque difficulté. On a montré qu’on est un vrai collectif, on n’a pas de star. La star, c’est l’équipe. Je crois d’ailleurs que c’est la phrase préférée de notre président… La jeunesse de l’effectif s’est peut être ressenti en fin de première mi-temps, avec une perte de vitesse et quelques têtes un peu baissées. En deuxième mi-temps, c’était autre chose…On est parties fort. On ne s’y attendait pas et ça nous a nous-mêmes surpris. Ça fait plusieurs semaines que je les prépare avec différents scénarios de matchs : 3 minutes / moins deux buts, 5 minutes / moins trois buts… Pour essayer de les mettre dans une posture à laquelle on pourrait être confrontées. L’année dernière, il y a pas mal de matchs que l’on a terminé à + 10 ou même + 15, mais nous sommes dans une nouvelle ère pour l’équipe. Il faut respecter l’ADN de Metz Handball, la culture de la gagne. Aujourd’hui, on a dû faire un match de 60 minutes et, pour la formation, c’est ce qu’il y a de mieux : sortir de la zone de confort, être un peu dans le doute. Ça force à canaliser le stress dans le « money time ». On est jeunes, on reconstruit tout mais on est capables avec de l’exigence et du travail de respecter nos valeurs. Pour évoquer des cas un peu plus individuels, le côté droit risque de faire des étincelles avec Emma Tuccella et Manon Errard, totalement interchangeables entre l’aile et l’arrière.Ce sont deux pièces maitresses de notre effectif. C’est un secteur de jeu qu’on va beaucoup exploiter cette année. Je divulgue peut être un peu mes secrets (rires), mais je les avais déjà prévenues : elles auront beaucoup de responsabilités. Emma a une carte à jouer pour aller faire des piges avec les Dragonnes et Manon est une joueuse d’avenir. Elles ont beaucoup de temps de jeu, beaucoup de responsabilités… et plus elles pratiqueront, plus elles progresseront. On évoquait l’été chargé pour les joueuses, il a aussi été réussi pour la plupart entre Équipe de France jeune, entraînement / tournoi international avec les Dragonnes… Les joueuses sont revenues avec le plein de confiance, ça aide ?Le plein de confiance, parfois ce n’est pas très bien. On part d’une équipe où elles ont dominé (je pense à l’équipe de France U18 qui n’a pas eu de d’adversité), pour se remettre dans une équipe de N1 où on ne peut pas prétendre cette année à un statut de favorite. Le changement de posture n’est pas nécessairement facile. De plus, elles nous ont rejoint fin août et j’ai dû travailler sans Claire Koestner, ma demi-centre, pour faire avancer le projet de jeu, ce qui était compliqué. Il y a aussi l’absence d’Andela Zagar à gérer… Je dois avouer que je suis arrivé sur ce match avec beaucoup d’interrogations, persuadée de nos capacités mais avec la crainte de ne pas réussir à le faire. Les joueuses m’ont répondu de belle manière. Certaines joueuses sont aussi dans un entre-deux. On pense à Delia Golvet qui a joué son premier match de Champions League hier…C’est génial pour elle ! L’objectif du centre de formation c’est ça. Que les filles aillent faire des piges au niveau supérieur, faire souffler l’équipe et peut être, un jour, intégrer l’équipe première pour de bon. Sur un match comme aujourd’hui, je serais partie plus sereine avec Delia dans l’effectif, mais je connais les règles du jeu. Pour ces joueuses, l’objectif est de progresser et aspirer à être « là haut ». Quand je vois ça, je suis hyper fière et je me dis qu’on ne travaille pas si mal. Crédit photo : Julien Buret/LGM.