224 Ce Dimanche 28 Avril se tenait La Messine, événement sportif annuel organisé depuis 8 ans par l’A2M (Athlétisme Metz Metropole), en lien avec la Ligue contre le cancer, afin de recueillir des fonds en faveur de la lutte contre le cancer du sein. Principalement destiné aux femmes, j’y participais pour la quatrième année consécutive en compagnie de ma mère, au milieu de 10 000 autres personnes plus ou moins sportives. En effet, il est libre à chacune de choisir son rythme. Il y a les courageuses, les ambitieuses, qui réalisent le parcours à la course et les… réalistes, qui choisissent directement la marche. C’est mon cas. Le départ est prévu à 11h00 et il est 10h30 quand nous arrivons sur la place de la République, organisée pour l’occasion en une sorte de village associatif, avec une scène, des enceintes de tous les côtés et différents chapiteaux réservés aux sponsors et partenaires de l’événement. Nous nous sommes affranchis des discours officiels, que je trouve toujours un peu de trop, à fortiori un dimanche matin pluvieux. J’aperçois de loin les deux « marraines de l’événement » : La première, Sophie Tapie, est connue pour être la fille de Bernard Tapie et qui est parait-il actrice et chanteuse, bien que je ne doute pas de son engagement contre le cancer j’aurais néanmoins préféré voir à sa place une «vraie » personnalité locale. La seconde, Christy Gavory est footballeuse au FC Metz et en équipe de France, ce qui lui donne à mes yeux un peu plus de crédit. Trêve de peoplereies, nous sommes venues faire du sport marcher et il est l’heure de s’échauffer. Sur une scène, des coachs sportifs donnent de la voix pour motiver les participantes à réaliser quelques gestes avant de s’élancer sur le parcours de 6 kilomètres. Au-delà du côté un peu kitch de la chose, cela permet à de nombreuses personnes de se mettre dans l’ambiance de l’événement et de se mêler aux autres participantes. La dynamique est lancée ! Dans la foule, je croise une amie éducatrice qui a mobilisé autour d’elle un groupe de jeunes dans le foyer messin où elle travaille. « Il est important de transmettre cette culture de la solidarité, de l’effort commun. C’est une manière ludique de s’engager et même si la météo n’est pas très bonne, nous allons passer un bon moment ! ». Difficile de lui donner tort… Je suis rapidement sortie de mes pensées par Sophie Tapie, qui s’évertue à chanter une chanson pour accompagner le départ des premières participantes, les adeptes de la course. Je ne m’élance que quelques minutes plus tard, d’un pas décidé, en direction de la rue Serpenoise. Le trajet de cette année nous fait réaliser plusieurs boucles en centre-ville. Hormis le fait d’être partie intégrante d’une vague rose en plein centre-ville, le début de parcours est assez peu animé. Habituellement, beaucoup de bénévoles et de soutiens ornaient les rues pour encourager les participantes, cette année ils sont malheureusement beaucoup moins nombreux. Ce n’est qu’après deux kilomètres que la première animation est proposée, place de Chambre, un groupe y reprend des tubes pop. Certaines marcheuses en profitent pour réaliser une pause face au groupe, certaines sortent leur téléphone et improvisent un selfie d’équipe. De notre côté, nous choisissons de rester actives et continuons la marche en direction de la cathédrale. Nous ne faisons que l’apercevoir puisque le parcours bifurque rapidement vers la place Saint Jacques avant de nous emporter dans une boucle de deux kilomètres entre la rue Taison, la place Jeanne d’Arc et l’ancienne maternité Sainte Croix ou nous attend un nouveau groupe axé sur des reprises rock. Ce dernier est gratifié par des cris et des applaudissements des Messines, mais peu d’entre elles s’arrêtent, trop préoccupées à ne pas glisser sur les pavés mouillés dans la descente. Nous retrouvons bien vite la cathédrale et la place d’Armes où se trouvent une scène occupée par un groupe de percussions et des danseuses, ainsi que les stands de ravitaillement. Nous en profitons pour attraper un verre d’eau pour la route et nous diriger vers la boucle de fin quasi traditionnelle, tant elle ne diffère pas depuis des années. La ligne rose peinte au sol nous emmène en effet vers le quai des régates en passant par le pont en bois qui longe la Moselle. A son entrée nous sommes accueillies par un DJ et une DJette qui saluent notre incroyable courage en ce dimanche matin, tout en mixant. Un peu plus loin, là où à l’accoutumée les cygnes viennent faire les yeux doux aux passants, un groupe de personnes tient un stand et nous distribue des sucreries. Au quai des régates nous retrouvons un habitué de l’événement, perché comme chaque année sur une chaise en hauteur il crie à qui veut l’entendre « Vous êtes belles ! Je serais encore là l’année prochaine pour vous le dire ! Vous êtes belles ! ». Ce qui, somme toute, est très aimable à lui. Le soleil revient pour nous réchauffer et contribue à rendre cette partie de la marche, la plus agréable de la matinée. Les coins de verdure, et les grands espaces à proximité du plan d’eau sont des plus agréables à aborder. Nous revenons bien vite à la civilisation, par l’arrière du palais de justice et l’esplanade, pour réaliser le dernier kilomètre. Certaines se voient pousser des ailes à l’approche de la ligne d’arrivée et se remettent à courir tandis que nos oreilles retrouvent le son des enceintes de la place de la République. Nous apercevons des groupes ayant déjà terminé le parcours attendant leurs camarades retardataires, constituant ainsi une sorte de haie d’honneur improvisée. Nous sommes enfin toutes accueillies chaleureusement par les bénévoles, qui redoublent d’énergie pour distribuer des sacs cadeaux garnis de nourriture bien méritée. C’est ainsi que se termine ma marche de cette année, nous avons surmonté les 6 kilomètres et 439 mètres en un peu plus d’une heure. Dans l’hilarité générale, nous nous promettons de retrouver nos t-shirts roses dès l’an prochain pour soutenir cette cause importante. Il est toujours agréable de prendre part à ce type d’événements. Dans la foule, on retrouve des jeunes et des moins jeunes, des gens de tous horizons, de toutes opinions et de toutes croyances, mais ces personnes sont unies par une volonté commune et c’est aussi de cela que nous avons tous besoin. Article: Sophie Grivel Photos: Matthieu Henkinet