639 Réalisateur indépendant comme il aime le rappeler, Maxime Simone a suivi l’équipe féminine du FC Metz lors de la saison 2022-2023 à travers un documentaire qui nous plonge dans les coulisses du club à la Croix de Lorraine, en D2 Féminine. Bonjour Maxime, pouvez-vous vous présenter ?Je viens du nord de la Lorraine, de Longwy, que je n’ai jamais quitté. Je réalise des films depuis bientôt dix ans (déjà !), des formats courts et ponctuels, mais aussi des projets sur plusieurs années. J’adore découvrir de nouveaux univers, faire de nouvelles rencontres. Mes précédents documentaires avaient plutôt une dimension historique, que ce soit la guerre ou la mémoire ouvrière dans la région, et je pensais prendre un petit virage en allant vers le sport. Comment avez-vous eu l’idée de faire ce documentaire sur l’équipe féminine du FC Metz ?Je voulais aller vers le sport, mais en cherchant quelque chose un peu à l’ombre des regards. Je gardais ça dans un coin de ma tête. J’ai rencontré un réalisateur lorrain fan du FC Metz. Je crois qu’il a ravivé la flamme du foot en moi… J’ai fini par apprendre qu’il y avait une équipe féminine. De là, tout s’est accéléré ! Quel est le but de ce projet ?J’ai été surpris du manque de visibilité du football féminin, même en deuxième division. Le premier but était de mettre en lumière cette équipe, montrer qu’elle fait partie intégrante du paysage, comme l’équipe masculine. Ensuite, le volet plus personnel, c’était de privilégier une forme de simplicité, avec des moments de vie façon immersion, en étant à hauteur humaine, en cherchant la proximité et la spontanéité. Même si on est dans déjà dans le haut niveau sportif, je ne voulais pas faire comme si j’étais avec des stars. Il y avait par exemple des joueuses qui doivent concilier foot et études. Je trouve ça très intéressant de mettre ce genre de choses en avant. Je voulais donc prendre le temps de donner un aperçu du quotidien, tout ce qui semble secondaire par rapport aux matchs de l’équipe. Le projet a également été l’occasion de capter des ressentis sur le foot féminin. Le côté informel dans ma démarche a nécessité de gagner la confiance. Ce qui s’est fait plutôt rapidement, j’en suis vraiment reconnaissant. Pourquoi avoir choisi le FC Metz ?La proximité déjà. Je suis malgré moi un peu impulsif quand j’ai des idées de films. Les moyens financiers suivent de manière plus lente donc je n’aurais pas pu me déplacer davantage. Mais c’est aussi parce que je suis très attaché à ma région et à ce club, c’est une source de souvenirs personnels. Pour moi, c’était l’occasion de partir sans accumuler les contraintes, à la découverte d’une équipe issue d’un grand club. J’adore aussi le foot amateur local, qu’on regarde avec trop de mépris. Mais là avec Metz c’est une autre dimension ! Que retenez-vous de cette expérience vécue au côté d’un groupe professionnel de D2 Féminine ?C’est passé trop vite ! Ce que j’ai le plus apprécié, c’est l’accessibilité du groupe. On en revient à la simplicité dont je parlais et c’est frappant, c’est une grande qualité qu’il fallait absolument mettre en avant. Voir, vivre l’intensité de travail, c’était impressionnant avant d’apprécier le contraste avec des moments conviviaux et complices. Même si les enjeux sont forts, en terme de compétition, de performances, il y a toujours quelque chose de profondément humain qui ressort, et c’est ça qui est beau. Quel est votre prochain projet ?On me pose souvent cette question, mais j’ai pris la fâcheuse habitude d’avoir plusieurs projets en même temps. Prochainement, je vais me pencher sur la postproduction d’un autre documentaire (Outsiders), où j’ai suivi en immersion, pendant une saison, l’équipe féminine du CS Godbrange, mon club de cœur si l’on peut dire. L’occasion de parler du foot amateur dans tout ce qu’il a de pétillant mais aussi de fragile. Je vais enchaîner en leur consacrant une série. Je serai donc bien occupé les prochains mois.