647 Isabelle Wendling possède l’un des plus beaux palmarès de l’histoire de Metz Handball. En plus de 20 ans sur les parquets, elle compte 15 titres de championne de France, 5 coupes de France, 6 coupes de la Ligue, et un titre de championne du monde en 2003 avec l’Equipe de France. Pour Let’s Go Metz, elle revient sur sa grande carrière, sur la saison exceptionnelle des Dragonnes et sur l’évolution du handball féminin. Entretien. Isabelle Wendling, Metz Handball va soulever son 25e titre de champion de France ce samedi contre Chambray, que pensez-vous de la saison exceptionnelle des Dragonnes ?Oui, je crois que c’est une saison exceptionnelle, sur tous les plans même si, malheureusement, en Ligue des Champions, ça s’est terminé un peu plus tôt. Mais, le parcours est extraordinaire et la saison est stratosphérique. Que ressent-on en tant que joueuse durant ce genre de cérémonies ?C’est toujours un peu particulier parce que c’est une page qui se tourne quel que soit le temps passé dans le club. L’aventure se termine, on écrit une nouvelle page, mais on a surtout envie de faire une belle fête. Et là, au vu de la saison extraordinaire qu’elles ont fait, je pense qu’elles le méritent amplement. Le seul accroc dans cette magnifique saison c’est cette élimination en quart de finale de Ligue des Champions…Comme beaucoup, personne ne s’attendait à ce scenario-là. Tout le monde était confiant, peut-être un peu trop finalement. Mais on se met surtout à la place des joueuses, parce que tout le monde est déçu, mais la déception des joueuses est énorme. Elles s’entraînent et se battent tous les jours pour aller, justement, vers des objectifs comme le Final 4 qui reste un objectif extraordinaire. Pendant le match, on a senti que cette place s’échappait et malheureusement, personne ne pouvait rien y faire. « On se déplaçait à 9 joueuses durant toute la saison et à la fin, on arrache un titre. Personne ne pensait qu’on pouvait le faire. » Avez-vous toujours un rôle au sein du club ?Je suis membre de l’association mais pas de la SAS. Qu’est-ce qui rythme l’après-carrière d’Isabelle Wendling ?Je travaille à la Région, au service des sports. Je m’occupe notamment des subventions pour les clubs et les athlètes de haut-niveau du territoire lorrain. Cela vous plairait-il de retrouver les terrains, à travers le coaching par exemple ?Non, non. Quand j’ai mis un terme à ma carrière, j’avais envie d’avoir des week-ends et des soirées libres. Donc, je voulais couper un peu ce rythme effréné. J’ai fait ça pendant quasiment 25 ans, il fallait passer à autre chose. Je suis très contente de pouvoir planifier, organiser mes vacances sans penser à autre chose que ça. Isabelle Wendling, les fans vous ont désigné en 2015 comme meilleure joueuse de l’Histoire de Metz Handball. On connaît votre humilité, mais cela doit faire chaud au cœur un tel honneur ?Oui, ça fait toujours plaisir, on ne va pas se le cacher. On ne fait pas ça pour ça, mais c’est vrai qu’ici à Metz, dans un club au sein duquel j’ai passé autant de temps, ça fait toujours plaisir de se sentir un peu aimée. Quel est votre plus beau souvenir à Metz Handball ?C’est toujours compliqué d’en sortir un… Forcément le premier titre, car c’est le premier. Je venais d’arriver, j’avais 19 ans, j’arrivais dans un club que je ne connaissais pas beaucoup. On est championnes de France, un truc énorme… Puis si je dois en sortir un autre, c’est certainement celui après la crise. Une saison un peu particulière où il a fallu reconstruire. On se déplaçait à 9 joueuses durant toute la saison et à la fin, on arrache un titre. Personne ne pensait qu’on pouvait le faire. C’était la reconnaissance de tout le travail qui a été fait pour maintenir le club à ce niveau-là. Pourquoi avoir choisi de rester fidèle à Metz Handball toutes ces années ? Est-ce que vous avez eu des sollicitations d’autres clubs notamment à l’étranger ?Je suis originaire de la région donc je ne me voyais pas partir ailleurs. Metz Handball a toujours été le meilleur club en France donc partir dans un club qui avait des objectifs moins élevés, il n’y avait pas trop d’intérêt. Puis à l’époque, les sollicitations vers l’étranger étaient beaucoup moins ouvertes pour les joueuses françaises. C’est arrivé un petit peu tard dans ma carrière. J’avais passé 35 ans quand j’ai eu les premières. Pour moi, c’était trop tard. Je ne me voyais pas partir à ce moment-là. Quelles sont les coéquipières qui vous ont le plus impressionné dans votre carrière, à Metz et en Équipe de France ?En Équipe de France, c’était Leila Lejeune. Et même à Metz Handball puisqu’elle y a joué pendant quelques années. C’était une personne avec un sang-froid extraordinaire, un talent hors norme. Elle savait faire des choses que personne d’autre ne savait faire. C’était également quelqu’un de très humble, qui ne se mettait jamais en avant et pour qui l’équipe était importante. Ce sont les valeurs que je défendais. Jouer à ses côtés, c’était toujours un bonheur. Dans l’équipe actuelle de Metz Handball, avez-vous un œil particulier des joueuses ?Il y en a beaucoup. Avec le collectif actuel, c’est difficile d’en sortir une, mais Bruna de Paula est une joueuse hors norme. Elle est capable de renverser le cours d’un match à elle toute seule. On est toujours admiratif de ce genre de joueuse. « Il ne faut pas non plus que le Handball devienne trop professionnel. » Comment jugez-vous l’évolution du handball féminin français depuis l’arrêt de votre carrière ? Auriez-vous aimé jouer dans le handball d’aujourd’hui ?Aujourd’hui, le Handball est beaucoup plus professionnel donc la qualité des entraînements est à un stade au-dessus de ce qu’on a pu connaître. Les joueuses sont dans les meilleures conditions possibles pour performer, c’est vrai que ça aurait été plaisant. Mais je me suis tout de même fait plaisir. En dépit des difficultés économiques que certains clubs peuvent connaître, êtes-vous confiante pour le développement du handball féminin français ?Oui, confiante, même s’il faut rester un peu réaliste. Il ne faut pas non plus que le Handball devienne trop professionnel et que ça aille dans le mauvais sens. Les clubs ne vont pas pouvoir toujours proposer monts et merveilles. Il faut rester stable puis proposer ce qu’on est capable de donner. Cet entretien est tiré dans l’émission 100% Metz Handball du 25 mai avec Isabelle Wendling, dont le replay est à écouter en suivant ce lien Crédit photo : Icon Sport