907 Farid Boulaya a quitté le FC Metz à l’été 2022 en direction d’Al-Gharafa, au Qatar. L’ancien milieu de terrain a accepté de donner de ses nouvelles à Let’s Go Metz et de revenir sur son passage chez les Grenats. Bonjour Farid Boulaya, comment allez-vous ?Salut ! Je vais bien, j’espère que vous aussi ! Je suis actuellement au Qatar, donc je suis plutôt content. Qu’est-ce qui vous a intéressé dans le projet d’Al-Gharafa ?Mon souhait, en étant libre, était de venir dans les pays du Golfe et plus particulièrement au Qatar. J’ai eu des contacts avec plusieurs clubs, ici et en Europe, mais j’ai signé à Al-Gharafa, qui est un bon club du championnat national. Par ailleurs, j’y ai retrouvé trois partenaires de la sélection algérienne, donc c’était une belle opportunité pour moi. Il était temps pour vous de tourner la page du FC Metz… Après ma bonne saison 2020/2021, je souhaitais franchir une étape dans ma carrière et jouer au plus haut niveau possible, pas forcément en Europe. Je voulais aller dans un plus grand club que le FC Metz, sans manquer de respect à l’institution. J’ai eu des discussions mais ça n’a pas abouti. Je ne voulais pas partir pour partir, il fallait que ce soit pour franchir un palier. Ce qui m’a motivé, c’est aussi le côté religieux et familial, pour essayer de relever un nouveau défi et de gagner quelque chose ! Et, on ne va pas se mentir, il y avait également l’aspect financier. Farid Boulaya : « Revenir jouer en Europe n’est pas dans mes objectifs » Comment estimez-vous le niveau du championnat ?Le niveau du championnat est plutôt homogène, avec deux équipes qui sont vraiment tout en haut et ensuite trois ou quatre équipes qui luttent pour les places en-dessous. Ce n’est pas le niveau de la Ligue 1, mais c’est en développement. J’espère que ça continuera dans cette voie-là pour le championnat et pour le Qatar. Souhaitez-vous revenir en Europe un jour ?Revenir en Europe pour jouer au football n’est pas dans mes objectifs. Maintenant que je suis au Qatar, mon but est de rester un maximum ici tant que j’ai le niveau. Mais on ne sait jamais ce que nous réserve le football… Cependant, je prends toujours du plaisir à regarder le foot européen à la télé. Est-ce que vous suivez toujours les matchs du FC Metz malgré la distance ?Oui, je regarde toujours le football à la télé et bien entendu je regarde assez souvent les matchs du FC Metz. En plus, on ne joue pas en même temps et j’ai toujours beaucoup de collègues avec qui j’ai joué. Donc forcément, j’aime bien suivre leurs résultats. A la fin de votre aventure avec les Grenats, les critiques et les rebondissements étaient nombreux. Comment s’est passé votre départ de Metz ?C’est sûr qu’on rêve tous d’une meilleure fin. Finir sur une descente n’est pas la meilleure chose, mais c’est comme ça, on ne peut rien y changer… Je suis content de mon parcours au FC Metz. Il y a toujours des hauts et des bas dans le football, comme partout. J’espère qu’ils pourront remonter directement en Ligue 1 cette année. « Mon plus beau souvenir ? La remontée en Ligue 1 en 2019 » D’ailleurs, selon plusieurs rumeurs, vous auriez refusé plusieurs offres dont une provenant du Racing Club de Strasbourg. Est-ce par loyauté envers Metz ?J’ai effectivement été contacté par quelqu’un pour savoir si le projet m’intéressait, mais mon envie a toujours été de venir au Qatar. Bien sûr, il y a ce petit côté derby qui était dans ma tête, donc ça m’aurait fait un petit peu bizarre. Quel est votre plus beau souvenir avec Metz ?Mon plus beau souvenir, c’est la remontée en Ligue 1 en 2019, mais il y a aussi le match contre Lyon (20ème journée de L1 2020/2021, NDLR). Là-bas, on gagne à la dernière minute et je fais cette passe décisive pour Aaron Leya Iseka. C’était vraiment un beau moment, surtout qu’après on enchaîne que des bonnes performances jusqu’à nous retrouver en cinquième position, c’était une belle période. Et quel est le plus mauvais ? Le Metz-Caen, où je tente la fameuse panenka (huitième de finale de Coupe de France 2017/2018, NDLR). J’ai reçu des tonnes d’insultes, je venais d’arriver à Metz en plus. Petite anecdote d’ailleurs : peu de temps après, je me faisais livrer ma télé depuis Marseille. Le livreur, en voyant mon nom inscrit dessus, me l’a cassé ! Il a ouvert le carton et a carrément coupé le fil… Il m’en voulait terriblement ! Il y aussi la dernière descente où, pendant une certaine période, je n’ai pas joué une seule minute. C’était pendant le ramadan et on avait des matchs très importants, contre des concurrents directs, pour le maintien. J’aurais tellement voulu aider l’équipe, mais le coach (Frédéric Antonetti, NDLR) pensait que je ne pouvais pas jouer tout en jeûnant. Finalement, j’ai rejoué le jour de ce fameux match contre Lyon, où l’on gagne 3-2, et je marque le troisième but qui relance nos espoirs. Farid Boulaya : « Mon plus beau but ? Je l’ai inscrit à Sochaux » Quel est votre plus beau but sous le maillot grenat ? Mon plus beau but, je l’ai inscrit à Sochaux, où l’on gagne 2-1 (dixième journée de Ligue 2 2018/2019, NDLR). Il ressemble d’ailleurs à celui que j’ai inscrit contre Lyon, c’est typiquement le genre de buts que j’aime mettre. Vous avez joué huit matchs avec l’équipe d’Algérie. Pensez-vous encore à la sélection nationale ?C’est toujours une fierté que de pouvoir représenter l’Algérie et de participer à une compétition internationale. Maintenant, une nouvelle ère s’installe avec beaucoup de bons jeunes joueurs qui arrivent et j’espère que beaucoup d’autres suivront. Il y a une belle génération, je les regarde toujours à la télévision et j’espère qu’ils vont redresser la barre et faire ainsi oublier notre année 2022. Je suis supporter de l’équipe depuis petit et ça restera comme ça jusqu’à la fin ! Propos recueillis par Yann Souffre – Crédit photos : Matthieu Henkinet et Julien Buret / LGM