Une Ligue Butagaz Énergie plus concurrentielle ?

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Dans cinq semaines, le championnat de Ligue Butagaz Énergie reprendra ses droits. Mais le Champion de France dominera-t-il de nouveau ? Sera-t-il accroché jusqu’aux dernières journées ? Perdra-t-il son titre ? Tour d’horizon.

Après avoir pris connaissance de leur calendrier respectif, les effectifs de Ligue Butagaz Énergie reprennent petit à petit le chemin de l’entrainement pour préparer la saison 2022/2023. Un nouvel exercice qui connait un changement. En effet, pour la première fois depuis 2010/2011, le champion de France sera directement désigné à partir de la saison régulière qui comporte 26 journées.

La saison fastueuse pour Metz Handball accroit les appétences des pensionnaires de première division qui souhaitent s’accrocher avec des effectifs de plus en plus renforcés. Et à l’orée de la reprise, des tendances se dégagent déjà.

Les favoris

Les saisons se suivent et se ressemblent. Depuis maintenant 6 ans, Metz et Brest se présentent comme les deux principaux prétendants au titre. Pourtant les deux effectifs ont enregistré des départs importants (6 pour Brest, 8 pour Metz) et semblent plus affaiblis après plusieurs échecs de recrutements. Malgré tout, les rivaux disposent d’arguments forts pour se disputer les deux premières places, synonymes d’une qualification en Ligue des Champions, soit par le championnat, soit par invitation. Si les deux clubs n’ont pas obtenu la signature de joueuses attendues, les renforts restent prestigieux : Kristina Jørgensen, Valeriia Maslova, Camille Depuiset du côté de Metz Handball ; Merel Freriks, Tatjana Brnović et Itana Grbić pour le Brest Bretagne Handball. Ce qui, de prime abord, consolide l’assise défensive des deux collectifs.

Et tout ça, c’est sans compter l’autre partie des effectifs déjà bien en place. Il faudra d’ailleurs surveiller le développement de la jeune Sarah Bouktit et celui de l’internationale suédoise Jenny Carlson, grandes satisfactions du précédent exercice. Cette dernière avait d’ailleurs été très incisive en finale du championnat. Restent toutefois quelques interrogations causées par l’irrégularité et l’inexpérience à certains postes. Nul doute que les deux techniciens sauront tirer la quintessence de leur groupe pour répondre aux exigences imposées par leurs ambitions respectives.

Les outsiders

Sur le papier, Paris 92 et les Neptunes de Nantes ont la possibilité de bousculer la hiérarchie puisque les postes les plus stratégiques se renforcent. Les mouvements de Méline Nocandy (Paris 92) et de la prometteuse Léna Grandveau (Nantes) sont assurément les recrutements phares de ce mercato. Si la plus jeune s’apprête à concourir sur trois tableaux pour la première fois de sa carrière, les deux groupes vont gagner en fluidité, rapidité et débordement sur les bases arrière qui comptaient déjà une variété de profils.

Au-delà de cette ligne des 9m, Astride N’Gouan (Paris 92) et Anna Laguerquist (Nantes) vont densifier ou améliorer le secteur central. Alors que la défense a toujours été l’un des points forts à Issy-les-Moulineaux, l’internationale suédoise sera un atout majeur pour un secteur à la peine en Loire-Atlantique. Cette dernière aura cette occasion d’améliorer le jeu rapide vers l’avant. C’est indéniablement une identité à construire, notamment lorsqu’on peut avoir la présence de Nathalie Hagman et de Marine Dupuis (Ex-Besançon et Toulon) avec soi. Les deux ailières se sont respectivement classées à la 2ème et 3ème place du classement des buteuses. Il faudra toutefois les appuyer pour espérer un meilleur classement que celui de la saison passée (5ème).

Cependant, le meilleur recrutement des Nantaises pourrait être celui d’Helle Thomsen, arrivée en début d’année. Référence européenne, la technicienne danoise sera en mesure d’apporter une expérience importante en poursuivant son travail déjà entamé en fin de saison dernière. Puis fait important, elle aura à disposition une ossature stable comme son homologue Yacine Messaoudi avec Paris 92. De quoi briser ce plafond de verre après plusieurs échecs…

Une Coupe d’Europe atteignable

En France, les quatre ou cinq premières places (selon le classement de la fédération européenne) donnent directement un ticket européen mais ces places-là sont chères. La lutte est acharnée jusqu’à la fin de la saison, en atteste l’OGC Nice qui s’emploie à progresser chaque saison, après sa deuxième place surprise en 2019. Avec des victoires marquantes face à des équipes mieux classées, les Niçoises ont touché du doigt une autre qualification européenne en 2022. Maintenant, un tout nouveau chapitre s’ouvre à elles avec l’arrivée de Clément Alcacer qui revient dans le Sud après 3 saisons en terre messine. Ce sera une première expérience du sudiste à la tête d’une équipe première mais le jeune entraineur apporte avec lui une expérience certaine et deux Messines pour compléter un effectif déjà bien en place aux cotés de l’insatiable Ehsan Abdelmalek (meilleure buteuse 2021/2022).

Avancer avec les moyens à leurs dispositions est un crédo à préserver avec Besançon. Ces deux équipes déjouent toujours les pronostics malgré la jeunesse de leurs effectifs qui ne cessent de sur-performer en totale adéquation avec le projet collectif. Jouer le top 8 est largement envisageable mais si une porte d’entrée pour le top 5 est présente, Nice et Besançon n’hésiteront pas à en prendre le chemin pour obtenir des points et gravir les échelons. D’ailleurs, les Doubistes ne diminuent pas leur exigence et veulent confirmer leur très bonne saison 2021/2022 (4èmes). Les Franc-comtois ne s’interdisent rien avec un recrutement cohérent (la gardienne norvégienne Tonje Hauge Lerstad ainsi que les Arrières Nada Corovic et Ivana Dezic).

Avec un milieu de tableau qui avance vite…

Cette partie est cela dit un peu plus complexifiée par la présence de Chambray et de Dijon qui ne cachent pas leur envie d’atteindre ces places qualificatives. Et, cela s’illustre par les arrivées, particulièrement pour le club tourangeau. Le promu 2016 s’est développé étape par étape jusqu’à atteindre sa première campagne européenne en 2021. Il souhaite maintenant s’installer à ce niveau. Faire appel à des joueuses expérimentées comme Manon Houette ou l’internationale néerlandaise Laura van der Heijden répond parfaitement à cette politique de structuration en dépit de l’inexpérience de Mathieu Lanfranchi, ex-adjoint des Neptunes de Nantes.
Pour sa part, la JDA Handball vise la 5ème place en renforçant son axe central. Cette saison, les Dijonnaises pourront donc compter sur la prometteuse pivot Elisabet Cesáreo. Malgré ses 23 ans, l’internationale espagnole se positionne comme une plus-value par sa maturité. La jeune joueuse a déjà produit de solides performances en Ligue Européenne et en équipe nationale.

En outre, cette bataille ne sera pas à sous-estimer. Les quatre équipes auront des coups à jouer. À condition, bien entendu, que chacune parvienne à construire sa feuille de route dans un championnat français qui augmente de niveau chaque année.

Objectif maintien et progression

Bien moins armées que l’ensemble des équipes se disputant le titre ou les places européennes, Mérignac, Toulon, Saint-Amand, Plan de Cuques, Celles-sur-Belle et Bourg de Péage devraient batailler pour s’installer durablement.

Avec des moyens relativement bas, les 6 clubs ont avant tout l’objectif de se maintenir en Ligue Butagaz Energie avant de penser à un éventuel top 8. Mais Mérignac a les capacités de prendre la tête du peloton compte tenu des résultats en nette progression depuis la malheureuse saison 2019/2020. Le club de l’agglomération bordelaise possède maintenant une expérience non-négligeable pour corriger les détails qui lui faisaient défaut dans les fins de match. Avec un effectif peu remanié à l’intersaison, le maintien peut s’obtenir assez tôt et la 8ème place n’est plus vraiment très loin.

Derrière, entre reconstruction et stabilisation, la tache se complique. Bourg de Péage doit repartir de 0 malgré l’arrivée de l’Argentine Elke Karsten et souhaite avant tout résorber une dette engendrée par ses difficultés économiques. Quant aux derniers restants, ils désirent mieux en ayant conscience des difficultés pour se professionnaliser au plus haut niveau. A l’image du HBC Celles préférant sacrifier ses ailes pour solidifier sa base arrière. Le recrutement très remarqué de Julie Pontoppidan (Danemark) est une preuve de ce nouveau virage.

De fait, en prenant en considération la globalité de cette Ligue Butagaz Energie, l’homogénéité du bas de tableau devient conséquente et le maintien plus difficile à prédire.

Reprise de la Ligue Butagaz Energie, le 2 Septembre.

Crédit photo : Mathieu Henkinet – Franco Arland/Icon Sport (Nantes vs Paris 92)

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