140 Le FC Metz a bien failli décrocher la victoire hier après-midi face au tenant du titre Lillois. Un match nul 3-3 qui laisse de la frustration, mais offre de belles promesses. Retour sur ce match d’ouverture au scénario complètement fou… On l’attendait tous avec impatience. Le retour des grenats depuis de longs mois devant leur public s’est soldé par un spectaculaire match nul trois buts partout. Si l’issue de la rencontre et son scénario peuvent laisser de gros regrets, le contenu du match est déjà riche en enseignements. Face à un champion de France Lillois solide et efficace, les messins ont fait mieux que résister. Réduits à 10 peu avant l’heure de jeu, les protégés de Frédéric Antonetti ont bien failli renverser le LOSC. FC Metz : de la frustration mais de belles promesses Un début de match timide Sans doute un peu nerveux et tendus à l’idée de rejouer devant 15000 spectateurs, les grenats ont mis vingt bonnes minutes avant de rentrer dans leur match. De longs ballons inutiles, des pertes de balles, c’est un FC Metz aux aboies qui s’est présenté sur la pelouse de Saint Symphorien. Le but de Sven Botman (23′) a libéré les esprits messins. Si les Lillois ont semblé plus agressifs et plus solides physiquement, les joueurs à la Croix de Lorraine eux, ont joué avec le cœur. Emmené par la tour de contrôle infernale Pape Matar Sarr, l’entrejeu grenat a commencé à gratter plus de ballons. Habib Maïga et Kevin N’Doram ont mené les assauts pour imposer un pressing haut qui a déstabilisé le bloc nordiste. Notre meilleure attaque, c’est notre défense Des latéraux, le salut est arrivé. Thomas Delaine déposait le ballon sur son homologue de droite. Fabien Centonze, plutôt discret depuis le début du match envoyait un amour de tête dans le but Lillois (31′). Puis dix minutes plus tard, Matthieu Udol donnait l’avantage aux grenats dans un stade en feu. Il aura fallu dix petites minutes aux messins pour revenir dans la partie et imposer leur jeu. Si Ibrahima Niane a eu grandes difficultés à se mettre en position de frappe, c’est l’apport des latéraux qui a enflammé l’animation offensive. Au retour des vestiaires, Fabien Magic Centonze doublait son compteur dans une ambiance indescriptible et permettait aux messins de mener 3-1. La suite, vous la connaissez. Fabien Centonze de luxe (Se queda) On le savait déjà, Fabien Centonze n’a pas la langue dans sa poche. Le jeune latéral droit dont l’avenir à Metz est toujours en suspend, n’a pas mâché ses mots en conférence de Presse. Moi ce qui me choque c’est quand les arbitres prennent une bonne décision Au delà des mots, le jeu. Fabien Centonze a servi une copie presque parfaite et inscrit deux buts. Dans la continuité de sa saison hors norme de l’an passé, le latéral droit s’est montré disponible et intelligent dans son couloir. Même si le recrutement d’une doublure de qualité en la personne de Sofiane Alakouch, a de quoi rassurer, il serait de bon ton de conserver Fabien Centonze, tant le natif de Voiron est important dans le jeu messin. Pape Matar Star Dès qu’il touche le ballon, quelque chose se passe. Doté d’une vision du jeu au dessus de la moyenne, d’une technique et d’une facilité dans les gestes qui nous rappelle celle des plus grands noms du football [Libre à vous de choisir lesquels] le jeune Sénégalais a éclaboussé le match par sa classe et par sa vista. Pape Matar Sarr a déjà presque tout pour lui. Dribbles, ouvertures, contrôles orientés, récupération, la palette est large chez le jeune prodige. Combien de temps encore pourrons-nous savourer son football ? Difficile à dire. Alors profitons de ce monstre. L’arbitrage en cause ? A la fin de la rencontre, Frédéric Antonetti n’a pas hésité à tacler l’arbitrage d’Eric Wattellier et de ses assistants vidéos : Frédéric Antonetti en conférence de presse L’expulsion est sévère car Kouyaté ne touche pas le joueur mais c’est spectaculaire. On doit mieux maîtriser les gestes. Je suis frustré aussi car il y a penalty sur Sarr, la VAR ne sert à rien si elle n’apporte pas penalty sur ce coup-là. On serait évidemment tenté d’accabler l’arbitrage, mais ce serait tirer sur l’ambulance. Hier, le corps arbitral n’a effectivement pas été à la hauteur de l’évènement. Sommes-nous réellement surpris ? D’abord laxiste en première mi-temps, Eric Wattellier s’est montré soudainement très sévère et légèrement impressionné par l’expérimenté Burak Yilmaz (Tantôt comédien fragile, videur de discothèque ou encore CRS). Il a ensuite refusé un but aux Lillois qui semblait pourtant valide, puis n’a pas voulu voir, ni revoir la faute grossière sur Pape Matar Sarr dans la surface. Le bus de la VAR, comme bien souvent, n’a pas été d’une grande aide. Difficile donc de crier au complot « pro grandes équipes ». Le constat s’impose de lui-même, l’arbitrage français est chaque année toujours plus médiocre. Et il faudra composer avec une nouvelle fois cette saison. Peut-être les messins devront-ils se montrer eux aussi resquilleurs lorsque l’opportunité se présentera. De belles perspectives Le manque évident de métier des grenats leur a causé la perte de deux points. Il n’aura pas manqué grand chose pour renverser d’entrée le tenant du titre. Mais à dix contre douze onze, difficile de rivaliser. L’expulsion de Kiki Kouyaté a pourtant le mérite de soulever une question. Le FC Metz a-t-il une réelle profondeur de banc ? Le départ de John Boye a rabattu les cartes. Si Mamadou Fofana semble en capacité de faire le job et si Matthieu Udol paraît à l’aise dans son nouveau positionnement aux côtés de Dylan Bronn, la nécessité de recruter un défenseur central de métier s’impose désormais. Alexandre Oukidja de son côté a de nouveau sauvé la barraque à plusieurs reprises et prouvé qu’il serait un atout majeur. Au milieu les possibilités sont multiples. La triplette Sarr, Maïga, N’Doram va faire mal cette année mais il sera tout aussi intéressant de voir à l’œuvre l’ex nancéien Amine Bassi, venu pallier le départ annoncé de Farid Boulaya. Sans oublier Vincent Pajot, bientôt sur pied. Devant, la concurrence va faire rage entre Ibrahima Niane, Georges Mikautadze et Lenny Joseph. D’autant qu’un certain Opa N’Guette pourrait rapidement faire son retour et amener un nouvel élan en attaque. Dimanche prochain, le FC Metz ira défier le FC Nantes. Des canaris qui sont allés prendre un point à Monaco et qui auront à cœur de briller devant leur public. Mais si les messins prennent conscience de leur potentiel et se libèrent comme hier, il se pourrait qu’il reviennent de la Beaujoire avec les trois points. Ce sera de toute façon l’objectif assumé des grenats. Crédits photos : imago.com/OneFootball (Image à la une – FCMLOSC) / Lucas Deslangle & Julien Buret (Sarr et conférence de presse)