286 Les mains encore chaudes après son arrêt décisif, synonyme de victoire des Dragonnes face au Paris 92, Hatadou Sako s’est livrée à notre micro sur cette première rencontre à huis clos et son état d’esprit vis à vis de ce qu’elle vit au Metz Handball. Pour commencer, l’évidence, qu’est ce que cela fait de se retrouver dans une salle vide de public pour disputer un match de championnat comme celui ci ?C’est vrai que quand on joue à Metz Handball on a l’habitude d’avoir énormément de supporters. Ils nous apportent énormément et quand on joue dans une salle vide comme ce soir il faut aller chercher les ressources qu’ils nous apportent habituellement. On va devoir s’y faire parce que la situation sanitaire le veut mais c’est vrai que notre public nous manque énormément mais on va essayer d’aller chercher au fond de nous ce qu’il faut pour leur donner à travers leurs télés le plus beau spectacle qui soit. Alors ce soir les joueuses de Paris venaient avec des intentions aux Arènes mais elles repartent avec une défaite sur le fil, quelle a été la physionomie de cette rencontre ?Oui, on savait que Paris allait arriver avec de grosses ambitions, le plein de rage et d’engagement et c’est ce qui s’est passé. On a réussi à garder notre calme, on ne s’est pas perdu dans ce que l’on avait à faire. A certains moments on a moins bien joué, à d’autres on a très bien joué… On est une équipe qui se construit et ça passe par là, des bons moments et des mauvais moments mais avec cette capacité que l’on a à garder une dynamique ou une moyenne assez conséquente et assez bonne. Il y a aussi cette fin de rencontre où Ailly Luciano marque le but que l’on peut qualifier « de la victoire », mais sans l’arrêt qui suit le résultat ne peut pas exister. Comment est ce que l’on se sent après ce genre de stop salvateur ?Le match est long, on dit qu’il commence dès la première seconde et il se joue jusqu’à la dernière. Si ce tir là était rentré il aurait compté. Dans l’absolu c’est le but d’Ailly qui nous donne la victoire, après ça les filles se sont très très bien repliées et tout cela c’est le dénouement du match et à travers ça on a démontré une part de notre caractère : on rate, on y arrive pas forcément à certains moments mais on ne lâche pas et il faut y aller jusqu’au bout. Un match de handball c’est soixante minutes et on l’a vu aujourd’hui avec le but d’Ailly à quelques secondes de la fin, un dernier tir et l’arrêt que je fais. Je suis très contente, malgré les hauts et les bas, de cette victoire. On peut dire sans trembler qu’Hatadou Sako est une gardienne expressive. On voit beaucoup d’échanges avec les joueuses de champ, est ce que l’on peut dire que c’est la clé de la réussite ?Moi ça m’aide énormément et je m’appuie beaucoup dessus, j’ai besoin de générer énormément d’énergie, j’ai besoin de communiquer parceque ça m’entraine dans une dynamique. Moi, je suis avec la défense, la défense c’est moi et je suis la défense. Je suis toujours dans ce partage avec les filles, la communication, ce partage d’énergie pour générer le plus de bonnes choses possibles en défense. C’est une part de mon caractère ! (rire) Il y a eu plus de mouvements qu’attendu chez les gardiennes cette saison, avec la malheureuse blessure d’Ivana Kapitanovic, le fait que Mélanie Halter soit venue en renfort et aujourd’hui le recrutement de Dinah Eckerle. Comment est ce que l’on vit tout cela de l’intérieur ?Il faut savoir s’adapter à tout ce qui peut se passer, à tous les imprévus. Je suis venue à Metz pour découvrir. Découvrir au niveau du handball, ce que c’est que d’être dans le top niveau avec une infrastructure aussi grande que celle ci et cela passe aussi par là avec des moments durs qu’il faut vivre. On est très très tristes de la blessure d’Ivana, bien sûr. Metz a fait le travail pour pouvoir amener une gardienne de qualité en remplacement et on va apprendre à se connaître, on va partager de bonnes choses et on va tous se mettre dans le même sac pour partager de bonnes choses toutes ensemble et j’espère que ça va le faire. Dinah Eckerle est une très très bonne gardienne et j’espère qu’on va pouvoir être le plus complémentaires possible. Propos retranscrits par nos soins.Crédit photo : Matthieu Henkinet