Hélène Fercocq : « Jessica Silva ? C’est la meilleure coach avec qui j’ai évolué ! »

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Après avoir porté les couleurs du FC Metz pendant 2 saisons, Hélène Fercocq a pris la décision de rejoindre le DFCO cet été, restant ainsi en D1 Arkema. La milieu de terrain revient pour Let’s Go Metz sur son début de saison à Dijon et sur son expérience grenat, courte mais riche en rebondissements.

Bonjour Hélène, comment ça va en ce début de confinement ?

Le confinement je le vis assez bien, il n’y a rien qui change pour moi ! Je suis mes cours à distance, je vais aux entraînements, je joue mes matchs… Je ne vois pas vraiment la différence, sauf que l’on ne sort pas le week-end, on reste à la maison.

Tu es arrivée à Dijon cet été, comment s’est passée ton intégration ?

Assez bien ! Le groupe est très mature, cela change de Metz où on avait une moyenne d’âge assez jeune. Je m’entends vraiment bien avec les filles. Après avoir passé quelques mois en isolement, le contact humain a été hyper fort et hyper important à la prépa, donc tout s’est bien passé !

A Metz tu étais un peu le clown du vestiaire, c’est pareil ici ?

Ah ça change pas ! Tu peux aller dans n’importe quel club où je suis passée depuis que je suis petite, il n’y en a pas un qui dira que je ne suis pas un clown ! (Rires)

Tu as pu compter sur l’aide d’une certaine Sh’nia Gordon, ça facilite l’intégration de voir une tête connue j’imagine ?

On l’a su par les réseaux sociaux ! Je ne savais pas qu’elle allait partir et vice versa. A Dijon on ne parle que français, pas anglais (NDLR : Gordon est américaine), donc j’ai pu l’aider aussi. Je pense qu’on s’est mutuellement aidées, donc oui c’est top de voir une tête connue dans un nouvel environnement.

A la différence du FC Metz en D2F, le jeu continue pour le DFCO en D1 Arkema. C’est une bonne chose selon toi ?


C’est une bonne chose car on s’est arrêtées de longs mois la saison passée… Cela a été dur physiquement de repartir, je n’aimerais pas être une joueuse de D2F à l’heure actuelle car cela voudrait dire refaire une nouvelle prépa. S’arrêter et repartir sans cesse, cela peut être dangereux sur le moyen terme pour le corps d’une joueuse.

En revanche, vous continuez à jouer mais vous n’êtes pas soumises aux tests Covid. Ce n’est pas un peu bizarre comme situation ?


C’est vrai que ça peut être dangereux car quand vous êtes testées et que vous jouez contre des filles qui ne le sont pas, ça peut être rageant de prendre toutes les dispositions nécessaires et de s’exposer quand même à une contamination. Je pense que c’est à la FFF de mettre en place cette obligation de faire tester, et aux clubs de suivre.

Crédit photo : Vincent Poyer

Vous êtes actuellement 6ème de D1 Arkema derrière les 5 « gros » du championnat, Dijon est à sa place Hélène ?

On a été assez bonnes face à nos concurrentes directes. Hormis contre Bordeaux la semaine dernière, nous n’avons pas pris de valise contre les grosses équipes. On va prochainement jouer face à 3 concurrentes directes, le bilan sera vraiment intéressant à mi-décembre. Je pense que 5-6ème c’est notre place.

Est-ce que tu as eu l’occasion de suivre les résultats de tes anciennes coéquipières messines ?

Je les suis, je suis en contact assez régulièrement avec Jessica Silva, la coach avec qui je m’entends vraiment bien, mais également avec plusieurs joueuses ! Je sais qu’au début ça n’a pas été facile mais elles étaient sur une bonne dynamique avant l’arrêt du championnat. Il y a quelque chose à faire même si elles ont pris du retard sur le leader, il y a un vrai bon groupe avec un bon état d’esprit !

Hélène Fercocq à l’entraînement avec le FC Metz (Photo : Julien Buret)

Avec le recul, qu’est-ce qui n’a pas fonctionné la saison passée au FC Metz ? (NDLR : Le FC Metz a fini bon dernier de D1 Arkema l’an dernier)

Une chose est sûre, on avait un groupe vraiment jeune et inexpérimenté. Dans des moments clés, on a pas su gérer les victoires ou les matchs nuls. On a vite baissé la tête après l’enchaînement de défaites et après avoir vu les médias et les clubs adverses nous enterrer. Cela a été très très dur mentalement, on a peut-être lâché un peu tôt alors qu’on avait des belles individualités.

Jessica Silva et Michaël Maurice sont arrivés en cours de saison passée à la tête de l’équipe, trop tard pour réussir l’opération sauvetage malheureusement… Comment sont-ils au quotidien dans leur coaching ?

Michaël c’est particulier parce que j’étais en Licence à Robert Schuman et c’était mon surveillant. Imagine, tu vas à la cantine et c’est ton coach qui te surveille. C’était bien, je pouvais avoir des passes-droits, double ration… (Rires) C’est un peu comme un papa, très posé, toujours positif, un amour vraiment !
Jessica elle, est dure sur le terrain. C’est une canadienne, dans son management elle excelle ! Elle va savoir quand il faut te piquer et quand il faut t’encourager. Je ne l’ai eu que 3 mois mais c’est la meilleure coach avec qui j’ai évolué, honnêtement elle est top !

Jessica Silva (ici avec Marie Levasseur), une coach qui a marqué Hélène Fercocq. (Photo : Julien Buret)

Un mot sur tes homologues masculins du DFCO qui défieront le FC Metz ce week-end, c’est pas la grande forme…

C’est pas la grande forme… Metz est sur une meilleure dynamique et Dijon enchaîne les mauvais résultats. Ils vivent un peu ce qu’on a vécu l’an dernier avec les filles à Metz. Dans ces moments-là, c’est la solidarité et un groupe soudé qui va faire la différence. C’est ce qui nous a manqué la saison passée, j’espère que cela ne va pas se réitérer pour eux.

A l’inverse le FC Metz est plutôt en forme malgré un mois d’octobre mouvementé avec une fin de mercato tumultueuse et le départ d’Habib Diallo, puis la blessure d’Ibrahima Niane, cela te surprend ?

Leur mauvais début de saison m’a surprise ! Les commentaires négatifs en début de saison aussi, je pense qu’il faut faire confiance à la direction et être patient.
Concernant le transfert de Diallo… Habib c’est un mec incroyable, c’était un peu l’âme de l’équipe, qui plus est avec tous les buts qu’il a marqués… Le club avait sans doute besoin de liquidités, je ne sais pas.
Puis Niane qui se blesse derrière c’est vraiment pas de chance… Mais je suis vraiment contente que Metz fasse une bonne saison car c’est une bonne institution, elle mérite même d’être encore plus haut qu’elle ne l’est aujourd’hui.

Un pronostic pour ce week-end ?

Pour le bien de mon club, victoire de Dijon ! Mais je souhaite les victoires de Metz pour les matchs à venir…

Hélène, frappée de son numéro 5, est descendue par la force des choses en défense centrale. (Photo : DR)

Pour en revenir au DFCO féminin, quels sont tes objectifs personnels et collectifs pour la fin de saison ?

J’aimerais enchaîner les matchs comme je le fais mais gagner un peu plus en régularité. C’était le cas aussi avec Metz, il y avait des matchs où j’étais passée au travers. Cette année j’ai été replacée en défense centrale, j’y avais fait quelques matchs avec Metz. On a une centrale qui s’est fait les croisés et une recrue qui n’est pas arrivée, je devais dépanner mais cela va s’inscrire sur le long terme.

Tu ne penses pas à l’Équipe de France ? Quand on voit qu’une certaine Amandine Henry n’est pas sélectionnée…

(Rires) J’ai plus de chance d’y aller en tant que défenseure centrale qu’en tant que milieu défensive !
Entre les U20 et les A il y a un gap énorme. A l’heure actuelle je n’ai pas encore le niveau des A on va pas se mentir, surtout en défense centrale où je manque encore de repères.

Blague à part Hélène, qu’est-ce qu’on peut te souhaiter pour la suite ?

La santé ! Ne pas me blesser, ne pas être touchée par le Covid et faire une bonne année scolaire et footballistique !



Crédit image à la une : DR, fournie par la joueuse

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