161 Le FC Metz vient d’enchainer ses 6 premiers matchs de l’année 2020, quel bilan en tirer sur le plan comptable mais aussi du point de vue du jeu? Les quatre prochains matchs s’annoncent décisifs pour l’objectif donné en début de saison : le maintien. 11 points sur 21 possibles En 2019, les résultats du FC Metz étaient irréguliers, avec 17 points en 19 journées de championnat, moins d’un point par match (0.89), ce qui ressemblait très fortement à un rythme de potentiel relégable. L’impression qui ressortait de cette première partie de saison était une équipe poussive dans le contenu et les résultats mais avec des concurrents à la ramasse. Pour rappel, fin décembre, Nîmes et Toulouse étaient à 5 points. L’année 2020 commence par la pire des manières, une fessée en Coupe de France à Rouen, club de National 2. L’autre information à retenir de ce début d’année, est le recrutement rapide de deux nouveaux dans l’effectif, Bronn qui vient de la Gantoise en Belgique avec très peu de temps de jeu au compteur (5 matchs) mais doté d’une belle réputation grâce à la saison dernière. Le second, Vincent Pajot, connu par les suiveurs de la Ligue 1 et révélé au stade rennais par un certain…. Fred Antonetti, oui un emploi pas si fictif donc. Mais comme le tunisien, très peu de match au SCO Angers. La série qui change tout Comme un électrochoc, cette correction en Normandie est le point de départ d’une série de 4 matchs invaincus ( 3 victoires et un nul ). Quels ingrédients ont permis de remporter ces 10 points en 4 journées ? Premier élément de réponse : les recrues hivernales. Elles bonifient le groupe. Titulaire dès le premier match de 2020 contre Strasbourg, Bronn apporte sa vitesse et de la réactivité à la charnière centrale. Pajot ajoute de la justesse technique, de la tranquillité et des passes verticales pour alimenter nos attaquants. Second élément de réponse: la réussite. Souvent malchanceux en première partie de saison, pas toujours récompensés des match aboutis, ce début 2020 est marqué par des matchs remportés dans la difficulté comme lors du derby contre le RC Strasbourg ou bien la victoire à Reims. Cette réussite est provoquée aussi par les prestations très moyennes des strasbourgeois et rémois, mais il y a quelques mois on ne les gagnait pas. Le match de Saint Étienne est sur la même lignée, avec un adversaire assez faible, mais Metz a nettement dominé son sujet sur ce match. Pour finir, à Montpellier, un très bon point obtenu contre le 5ème de ligue 1, une équipe très structurée qui aurait pu l’emporter avec un peu plus de concentration. De manière générale, le jeu est plus posé, plus technique, avec l’apport de ces deux joueurs et moins caricatural. Avec moins de jeu long de la défense et des relances plus construites. Et toujours ce buteur à la finition, Habib Diallo. Tout n’est pas parfait, il y a encore des manques. Par exemple, la vitesse et le changement de rythme au milieu ne sont toujours pas visibles. Un joueur comme Gakpa pourrait apporter cette touche technique et cette projection vers l’avant et vu le niveau de confiance accordé par le coach il risque de ne faire que des bouts de match, surtout que la hiérarchie au milieu est claire maintenant. Contre Strasbourg, Vincent Hognon a sorti son plus beau système hybride, on a pas vu grand chose, mais défensivement ça a été très solide. Le score aurait pu être tout autre sans un énorme Oukidja. La prestation solide de Pajot qui bouche un peu plus l’horizon de Renaud Cohade sur les berges de la Moselle. A Reims, le système tactique change, le coach messin repasse en 4-3-3. Avec Nguette et Niane dans les couloirs. Un match assez terne, et la lumière arriva de Diallo qui catapulte de la tête un bon centre de Centonze. Contre Saint Étienne, Metz domine sont sujet tactiquement et surtout physiquement, face à des stéphanois complétement à coté de leur sujet. Les messins en profitent et poursuivent leur série de victoire, série inédite depuis 2004. Le déplacement à Montpellier a été intéressant sur deux plans. Le premier: l’état physique du groupe. Le match se déroulait 3 jours après celui face aux verts, les messins ont mieux fini que leurs adversaires et l’impact physique mis dans la rencontre a gêné les héraultais. Le second: un système en 3-5-2 mis en place une bonne trentaine de minutes par Vincent Hognon. Un système mis en place pour la première fois lors d’un amical indigeste contre Sochaux. Il s’est avéré efficace, pas parfaitement maitrisé, ce qui est normal mais il a étiré la défense sudiste et créé des espaces plus importants pour Diallo, Niane et Boulaya. Un système à revoir assurément. Après ce match, Metz possédait 6 points d’avance sur le barragiste, Nîmes, un matelas confortable mais pas impressionnant, cette série est venue à point nommé. Une seconde série de match plus compliquée Point commun des trois derniers matchs de cette série: Bordeaux, Nantes et OL ? Metz ne finit pas le match à 11. Résultat, 1 points glané lors de ces 3 matchs. Alors oui, cet enchainement de mauvais résultats n’est pas entièrement dû à cette infériorité numérique mais également à la frilosité retrouvé de Vincent Hognon et l’absence de certains leaders. Un surplus de confiance? Peut être, en tout cas, cela a le mérite de faire redescendre sur terre les messins, le danger s’est rapproché derrière. Metz n’a plus qu’un point d’avance sur Dijon, 17ème, et Nîmes 18ème et barragiste. Le reproche qui peut être fait sur ces derniers matchs en prenant en compte les absences, c’est le manque de joueurs créateurs au milieu de terrain. Prenons le match contre Lyon, Tousart et Guimaraès étaient vraiment isolés. Avec l’apport d’un joueur frais au milieu, qui peut se projeter balle au pied, on aurait pu mettre la défense lyonnaise plus souvent en danger. Contre Bordeaux, dans les conditions que l’on connait, les changements ont trop tardé, il fallait apporter de la percussion bien plus tôt qu’à 10mn de la fin seulement. Psychologiquement, il s’agissait de faire douter l’adversaire en faisant rentrer une fusée, un joueur frais pour mettre en difficulté ne serait-ce que le coach adverse et son plan tactique. Le 21 mars à 23h Metz sera fixé sur son avenir Alors oui, on rentre dans le dur, on rentre dans » notre championnat » , avec le déplacement à Amiens, la réception de Nîmes, déplacement à Toulouse et réception de Brest. Avec qui ? Le couperet est tombé hier soir, Diallo est suspendu 3 match dont 1 avec sursis. Il est donc absent contre Amiens et Nîmes. Sans Diallo, le facteur X dans l’animation de Hognon depuis le début de saison c’est Noss Traoré, qui est de retour à l’entrainement depuis une semaine. Il devrait être disponible pour les prochains matchs. Il permet de jouer dans le système hybride, cher à coach Hognon. Sa qualité technique et de passes et un plus indéniable également. Mais maintenant que Diallo est suspendu 2 matchs, avec qui Traoré va-t-il devoir rapidement tisser une relation technique pour déséquilibrer les défenses adverses ? Au vu des derniers apparitions Ambrose est peut être le mieux placé pour remplacer le sénégalais. Niane est depuis quelques matchs sur le coté et ne possède pas autant de registre pour être seul devant. Pourquoi c’est le moment de lancer Ambrose? Il a des qualités, et c’est sa dernière chance pour se montrer à un tel niveau et ça tombe bien, Metz en a besoin. On se retrouve donc dans un deal gagnant-gagnant, à lui de saisir sa chance ou d’autres sauteront sur l’occasion dès le déplacement à Amiens. Dans quel système va évoluer Metz ? Trois systèmes peuvent être mis en place. Le système hybride était tributaire de deux joueurs en première partie de saison : Diallo et Traoré. Le premier est suspendu, le second revient de blessure. La question est: est-ce que Ambrose ou bien Niane devant peuvent jouer le même rôle que Diallo? Appui, pivot, conservation dos au jeu… rien n’est moins sur. L’animation la plus probable est le 4-3-3, d’une, parce que Hognon fera confiance aux joueurs des dernières semaines, Niane et Nguette et de deux, ce système permet d’avoir un milieu assez dense avec Ndoram, Pajot et Maiga, qui sont à la base des bons résultats de 2020. Le 4-2-3-1 peut venir en cours de jeu avec l’entrée de Noss Traoré, ou bien un système en 3-5-2 comme à la Mosson. Quels joueurs à suivre coté messin pour cette fin de saison ? En cette dernière partie de saison, dans le XI messin, la défense et le milieu sont clairement identifiés, c’est donc en attaque que des joueurs doivent tirer leur épingle du jeu. Une attaque trop dépendante de Diallo. Niane a la confiance de Hognon depuis quelques semaines. Il est titulaire sur le coté gauche, il apporte de la densité physique devant et effectue des repli défensifs intéressants. Mais globalement c’est moyen. On a l’impression qu’il est « bridé », comme contre l’OL plusieurs fois, il aurait dû prendre de la vitesse dans son couloir et déborder Denayer. Il a pourtant essayé de passer en drible en 1 contre 1, des duels remportés par le défenseurs lyonnais. Il va devoir s’appuyer sur ses qualités premières pour être décisif : la vitesse et une belle frappe de balle. Noss Traoré revient de blessure, il ne sera pas à 100% et surement pas titulaire tout de suite. Il va devoir apporter en cours de jeu et se montrer décisif sur les minutes qui lui seront données dans un premier temps. Capable de jouer en 10 ou bien sur le coté, cette polyvalence va être utile pour changer tactiquement le cours d’une rencontre. Boulaya possède les qualités techniques, il doit regagner en confiance. Chaque effectif possède des joueurs dans ce profil, il faut juste accepter que ses dribbles n’auront pas 100% de réussite, c’est son jeu, laissons le provoquer, dribbler et encourageons-le, à bon entendeur.. On pourrait mettre Nguette dans cette catégorie de joueurs mais il est pour le moment décisif, il doit continuer sur cette lancée. Qui sont nos prochains adversaires ? Vainqueur du match aller avec un grand Guirassy, Amiens sera également privé de son meilleur buteur. A l’image de son match contre Paris, il y a quelques semaines, Amiens est une équipe très joueuse, avec des idées de jeu appliquées sur le terrain par les joueurs de Luka Elsner. Amiens n’a gagné en 2020 que 5 points et se retrouve à 6 points de Metz. Perdre a Amiens c’est donc relancer très clairement une équipe mal en point, gagner c’est l’enfoncer dans la crise et éjecter son coach slovène du banc picard. Nimes revient fort, au fond du trou en 2019, quelques semaines plus tard et un mercato réussi avec le prêt du bordelais de Benrahou et …. Nolan Roux. Cette équipe monte en puissance et elle est beaucoup plus équilibrée. Une chance, ce match est à domicile, victoire obligatoire. Toulouse est une équipe condamnée, la descente en ligue 2 est inévitable, les joueurs sont démobilisés et dans 3 journées, ils risquent d’être encore plus distancés. Bien que sur le papier ce soit un match soit disant gagné d’avance, il va falloir le gagner, le retour de notre buteur nous fera le plus grand bien. Enfin, notre dauphin la saison passée est une équipe plaisante à regarder, mais elle est moins à l’aise à l’extérieur. Néanmoins elle ne renie pas ses principes et continue à pratiquer un football plaisant. Ce match sera l’occasion de faire évoluer la marge de progression du groupe messin, qui s’était incliné 2-0 au stade Francis-le Blé au match aller. Le jeu des pronostics En résumé, 12 points possibles, ce qui nous feraient décrocher le Graal avec 40 points. En 2017-2018, Lille s’est sauvé avec 38 points et l’année suivante Monaco avec 36. Petite parenthèse, c’est assez hallucinant de voir de tel nom à la 17ème place de ligue 1, Metz sera donc dans les 3 premiers l’an prochain si on termine 17ème ? Le minimum syndical est 2 victoires 1 nul et 1 défaite, ce qui nous ramènerai à 32 points fin mars, il resterait donc entre 6 et 4 points à glaner sur les 8 derniers matchs du championnat. Cette série est donc déterminante d’un point de vue comptable mais aussi psychologique, car si on la négocie mal, il reste Paris, Rennes, Marseille, Monaco voire même Nice, qui se battent pour une place européenne. Il ne faudra pas se louper… Espérons que samedi 23 mai, on arrive sous le soleil de Saint Symphorien avec l’étiquette d’un maintenu qu’avec la boule au ventre pour un match à la vie à la mort. Crédit photo : girondins4ever.com / Le républicain lorrain / Senego.com