185 Ce Samedi 22 Février, Metz Handball se déplace dans la salle de Rostov-Don pour le début de la phase retour en Ligue des Champions. Après la victoire des Messines, le 25 janvier dernier, les deux équipes se croisent de nouveau pour un match qui revêt une très grande importance car il définira la physionomie du classement et certainement, la suite de la compétition. Le vainqueur pourrait préserver une belle option sur les deux premières places en validant un 1/4 de finale par la même occasion. Les victoires du CSM Bucarest et de Esbjerg enverraient le perdant au prochain tour, quoi qu’il arrive, mais une mauvaise opération rétrograderait les Dragonnes à la 4ème place… L’adversaire du jour Avant le match aller, tout le monde s’attendait à une rencontre très engagée entre le demi-finaliste et le vice-champion d’Europe. Dominatrices en Ligue des Champions et dans leur championnat, les Russes avaient longtemps accroché des Messines en difficulté depuis plusieurs semaines avant de se laisser distancer par une équipe locale avide de rachat après un match nul contre le Fleury Loiret Handball. Et pourtant, c’est bien une équipe séduisante qui s’était présentée aux Arènes de Metz en janvier dernier. Étouffant un bon nombre de tentatives mosellanes, l’équipe de Rostov avait la ferme intention d’épuiser leurs adversaires pour les prendre de vitesse. Malgré cela, les Dragonnes ne sont jamais tombées dans les pièges de Ambros Martin tout le long de la seconde Mi-temps. Les joueuses du coach espagnol se sont rapidement rattrapées en surplombant les quatre adversaires qui ont suivi cette défaite non-attendue contrairement aux Mosellanes qui ont eu un parcours plus ou moins irrégulier (2 victoires, 1 nul et 2 défaites). Depuis son échec en 2016/2017, le club monte en puissance : comme Metz Handball et Gyor, Rostov se démarque par une solidité sans vergogne à domicile avec un total de 22 victoires en 23 rencontres entre 2017 et 2020. Seul accroc ? Metz Handball. Le champion de France était venu réaliser l’exploit de battre un favori chez lui avec une Laura Glauser écœurante de réussite face à l’artillerie russe (17 parades sur 35 tirs, 49%). Les saisons ne se ressemblant pas, Rostov aura à cœur de dépasser la tactique Mayonnade pour ne pas reproduire la copie maladroite réalisée devant leur public la saison passée (18-26) et se montreront très dangereuses. Dans le même temps, l’équipe mosellane ne s’est jamais inclinée dans leur salle. Les 5 derniers matchs Metz Handball/Rostov-Don : 23/20Rostov-Don/Krasnodar : 34/20Rostov-Don/Vipers Kristiansand : 33/26Rostov-Don/Alisa Ufa : 29/15FTC Rail Cargo Hungaria/Rostov-Don : 31/35 La joueuse à suivre : Anna Vyakhireva Lors du match précédent, en l’absence de sa joueuse vedette, nous présentions un redoutable collectif de Rostov possédant « une force de frappe puissante, une défense organisée et agressive » qui pouvait se présenter menaçante pour l’armada messine. Mais l’attaque des Russes n’a pas été aussi efficace qu’elle aurait dû l’être. En manque de fluidité, les offensives ont été sujettes à une accumulation de maladresses devant les automatismes et l’engagement physique imposés par les Lorraines en dépit de l’efficacité endémique de la nouvelle demi-centre Yaroslava Frolova (5 buts sur 5 tentatives) et de l’ailière droite Iuliia Managarova (6 buts sur 6 tentatives). Pour parvenir à contourner ces difficultés, Ambros Martin met en place des dispositifs spécifiques adaptés à la diversité de son effectif mais surtout autour de sa pièce maîtresse Anna Vyakhireva (38 buts et 13ème buteuse en 6 rencontres), jeune internationale russe de 24 ans mais déjà bien immense. Cette joueuse est la définition même d’un Handball de mouvement caractérisé par le vice, l’évitement, le débordement et une circulation de balle rapide évitant ainsi de manière efficiente tout rapport de force pour se placer en profondeur. C’est grâce à cette vision de jeu sans faille et très cérébrale qu’elle arrive à compenser un petit gabarit et des difficultés physiques assez rares sur la base arrière. Une virtuose qui force à l’admiration quand elle est au plus fort de ses capacités mais qui avait justement été le pire cauchemar de Metz dans la capitale hongroise, le 11 mai dernier… Du côté du Metz Handball Le groupe Parti directement de Toulon mercredi matin sans Xenia Smits, il ne devrait pas avoir de surprise dans le groupe aligné par Emmanuel Mayonnade : #7 Grâce Zaadi (Capitaine)#8 Laura Flippes#9 Astride N’Gouan#10 Méline Nocandy#12 Ivana Kapitanovic#17 Orlane Kanor#18 Ilona Di Rocco#19 Louise Burgaard#24 Martine Smeets#25 Marie-Hélène Sajka#27 Marion Maubon#30 Jurswailly Luciano#37 Sarah Bouktit#77 Olga Perederiy#91 Tea Pijevic Le retour de Xenia Smits : le nouveau souffle ? Le retour de l’internationale allemande était un réel mystère. Personne ne savait vraiment quand est-ce qu’elle allait revenir. Parmi les moins optimistes, il se murmurait qu’elle ne revêtirait plus jamais la tunique jaune et bleue pour se préserver avant une nouvelle aventure à Bietigheim. Tant de questionnements et de spéculations pour celle qui devenait le principal pilier défensif après le départ de Béatrice Edwige. Mais en Août, alors que les Dragonnes débutent leur préparation estivale, le verdict tombe. Xenia Smits décide de passer sur la table d’opération pour soigner une épaule devenue bien trop douloureuse. Le Champion de France va devoir officier sans son arme redoutable. Très vite, Emmanuel Mayonnade essaie de réadapter son schéma défensif avec Grace Zaadi, Astride N’Gouan, Olga Perederiy et… Orlane Kanor, bien obligée d’enfiler une nouvelle casquette à haute responsabilité après le forfait de son aînée. Son absence ne s’est pas directement fait ressentir, si ce n’est la vive inquiétude de certains supporters face au trop grand nombre de ballons encaissés par rapport aux années précédentes (une moyenne de 25 buts par rencontre). Mais comme un malheur n’arrive jamais seul, son indisponibilité de longue durée s’est couplée à celle de Laura Glauser, une autre figure importante du groupe. C’est tout un pan défensif qui s’est effondré sous les regards pantois des observateurs. Dès lors, l’arbre qui cachait la foret s’est effondrée laissant la place à des visages et des comportements inquiétants. Sur le terrain l’abnégation, la culture de la gagne, la vélocité s’éteignaient à petit feu. L’équipe ne vivait plus de la hargne qui l’habitait par le passé. Physiquement mais surtout mentalement, certaines âmes semblaient brisées malgré cette volonté de ne pas s’avouer à bout de souffle, malgré cette envie de performer encore et toujours. En essayant d’outrepasser les critiques des rangs messins, qui avaient perdu l’habitude de voir leurs fondations fragilisées par un incendie de plus en plus manifeste, le collectif ne faisait plus peur. Des titres à la fin de la saison ? Une gageure pour les supporters. Tout le monde attendait le déclic. Il était là, à la fois si proche mais si intouchable. Mardi, libération d’un soir. La presse annonce le retour de Xenia pour le 1/8ème de finale de Coupe de France face à Toulon. De bonne augure dans une période où le calendrier se ressert ? L’Arrière Gauche n’a pas rejoué de match officiel depuis la finale à Bercy mais le manque de sensation et de repère ne devraient pas bloquer l’apport important d’une joueuse comme Xenia Smits tant par ses aptitudes physiques dans l’axe central de la défense que pour la cohésion du groupe. Les bons rôles peuvent être enfin redistribués et la mécanique se remettre en place. Mais une blessure grave comporte toujours une incertitude autour du niveau à retrouver et pour une épaule, outil principal des handballeurs, il est conseillé d’avoir plus de circonspection qu’à l’accoutumée. Préservée en attaque pour se concentrer sur les systèmes de changement attaque-défense, l’Allemande ne sera pas directement à 100% ces jours prochains. C’est pourquoi le staff a préféré ne pas l’emmener à Rostov, l’épargnant d’un long voyage éreintant. Il faudra s’armer de patience avant de retrouver ses tirs croisés énergiques. Nous pouvons alors espérer le retour de cette sérénité qui soudait une bande prête à soulever des montagnes dans la difficulté, il y a quelques mois encore. Il n’est néanmoins pas donné à tout le monde de survivre sans une ou plusieurs joueuses cadres de son effectif. Il faut du courage et de l’audace. Délivrance et confiance retrouvées par ce comeback fugace pour aborder cette rencontre décisive ? Abattues mais jamais vaincues. Les précédents affrontements Depuis 2005, les Dragonnes ont cumulé 6 victoires, 1 nul et 1 défaite en 8 rencontres.La plus large victoire est de + 8 et a eu lieu le 18 février 2006 à domicile en 1/8ème de finale retour d’EHF Cup mais également le 23 février 2019 à Rostov au match retour du Tour Principal 2018/2019.La plus large défaite est de – 2 et a lieu le 11 mai 2019 à Budapest en 1/2 finale de Ligue des Champions. La moyenne d’écart de buts face à Rostov-Don est de 4,57. Les autres rencontres Le vendredi 21 Février CSM Bucarast a gagné sa rencontre face au FTC Rail Cargo Hungaria : 27 – 24 Le samedi 22 Février IK Savehof reçoit Buducnost à 13h30 RK Krim Mercator reçoit SCM Ramnicu Valcea à 19h Le dimanche 23 Février Team Esbjerg reçoit Vipers Kristiansand à 16h50 Brest Bretagne Handball reçoit Gyori Eto KC à 19h Rostov-Don vs Metz Handball au Palais des Sports de Rostov Don ou sur beIN SPORTS 3 à 14h. Désigné « Match Of the Week », les coulisses de la rencontre pourront être suivis sur tous les réseaux sociaux de l’EHFCL. Crédit photo : Anna Vyakhireva (Cedric Cedosa)/Xenia Smits (Giofab photos sports)