220 Après leur victoire convaincante face au Toulon St-Cyr Handball, les Messines avaient à cœur de poursuivre cette dynamique avant le retour de la plus prestigieuse des compétitions européennes. Hélas, cette 15ème journée du championnat a été bien en-deçà des espérances souhaitées. Devant les 2 789 spectateurs, Fleuryssoises et Mosellanes se quittent sur le score de 27 à 27. Cette rencontre devait conclure une semaine très mouvementée. Entre annonces de départs et d’arrivées, quel serait l’état d’esprit des Dragonnes ? Les doutes allaient bon train avant le coup d’envoi d’un match piège face à une équipe qui voulait rattraper leur déconvenue à domicile. Suite à la victoire sur le fil du Brest Bretagne Handball devant Chambray, Metz Handball devait prendre ce match très au sérieux pour ne pas laisser filer un joker vaillamment obtenu par Besançon, la semaine passée. Metz Handball méconnaissable L’équipe de Emmanuel Mayonnade débute en défense avec un 7 de départ de nouveau remanié. Marion Maubon et Laura Flippes débutent aux postes 1 alors que les paires Nocandy/Burgaard et Zaadi/Perederiy complètent respectivement le système 0-6 aux postes 2 et 3. Rapidement, Fleury se heurte à la défense solide de Metz et laisse Méline Nocandy parcourir le terrain en contre-attaque avant d’être sauvée par Gabriela Moreschi mais la balle rendue aux Jaune et Bleu leur permet d’ouvrir les hostilités par Olga Perederiy, toujours insatiable dans sa prise de balle. Dans un engagement rapide, Alexandra Lacrabère ouvre le compteur pour les adversaires et laisse présager que cette opposition sera un rude combat. Mayonnade tente alors un changement attaque-défense Kanor/Nocandy pour permettre à la jeune arrière gauche de retrouver son efficacité passée en la reposant sur le plan défensif. Un plan de jeu très lucide de la part du technicien girondin pour efficacement bloquer toutes les tentatives d’Alexandra Lacrabère. L’équipe loirétaine ne trouve aucune solution face à une défense bien agressive. Metz Handball fait alors le break grâce aux différents errements de leurs concurrentes. Nous pouvions alors penser retrouver des Messines inarrêtables. De quoi rassurer les supporters à une semaine d’une confrontation face aux Russes de Rostov. Les joueuses n’hésitent alors plus à faire les sacrifices nécessaires pour arracher des jets de 7m mais Marie-Hélène Sajka reste malheureuse dans cet exercice. La machine s’enraye trop rapidement, Metz ne parvient pas à préserver le rythme et devient inconstant dans sa partition. A partir de la 10ème minute, l’équipe montre un tout autre visage et retombe dans ses maladresses entrevues précédemment. L’équipe de Christophe Cassant en profite pour rattraper son retard avant de passer devant pour la première fois de la rencontre au bout de la 15ème minute. Jusqu’à la fin de la première mi-temps, les Dragonnes vont connaitre un passage à vide en multipliant passages en force, pertes de balle, défenses en zone, inefficacités affolantes devant une gardienne en verve… La défense amorphe de l’axe central facilite une relation base arrière-pivot et met Ivana Kapitanovic puis Laura Portes en très grandes difficultés. Ces dernières n’enregistrent aucun arrêt durant toute la totalité de cette première période et l’équipe se retrouve finalement à devoir combler un retard de 3 buts. Quand Fleury met tous les ingrédients pour parvenir à ses fins, Metz baisse les armes assez rapidement durant cette première période (13-16, 30′). Au bord de la correctionnelle… Les Messines reviennent du vestiaire bien déterminées à rattraper leur fin de mi-temps indigeste. Ailly Luciano et Astride N’Gouan débutent à la place de Laura Flippes et Olga Perederiy. Rapidement combatives, la pause a semble-t-il été salvatrice pour les joueuses de Manu Mayonnade. Celles-ci imposent de nouveau leur rythme et accélèrent. Ivana Kapitanovic et Marion Maubon retrouvent leur efficacité insolente, les Lorraines s’amusent avec le jeu rapide sur grand espace. La salle ne cesse d’exulter devant les prouesses du collectif qui envoie les coéquipières de Bruna de Paula à la limite du refus de jeu sur chacune de leur attaque placée. Les Panthères vont souvent à la faute, essaient de se construire des intervalles pour obtenir des jets de 7m mais la défense très resserrée les étouffe complètement. Appliquées dans tous les secteurs de jeu, les Messines vont infliger un 5-0 pour reprendre les devants (18-16, 6’37). Cassant pose alors son temps-mort après ce retour de vestiaire catastrophique.La remise en jeu se veut très compliquée pour le banc Messin qui se fait de nouveau punir pour plusieurs fautes techniques et pêche par manque de concentration. A l’exception de Louise Burgaard et de Marion Maubon, aucune ne fait fructifier les arrêts décisifs de la gardienne qui auraient permis une avance de 3 buts à plusieurs reprises. La bonne inspiration messine n’aura finalement duré que 8 petites minutes : Fleury revient à hauteur et reste au contact de l’équipe locale jusqu’à la fin du match (18-18, 8’55). De la 9ème minute à la dernière seconde, les coéquipières de Zaadi perdent totalement leur sang-froid, se font dominer, ne se montrent plus aussi exigeantes qu’à l’accoutumée même si les deux formations se répondent coup pour coup. Sur le terrain, la salle n’arrive pas à percevoir un quelconque contrôle du jeu. L’essence de cette équipe, la beauté du jeu collectif disparaît au profit d’individualités en manque de lucidité ou d’audace. Un passage en force de la capitaine laisse l’opportunité aux Fleuryssoises de mener mais les Messines échappent à la désillusion à 2 secondes de la fin avec ce but égalisateur. Libérateur. Un bilan collectif mitigé Depuis la blessure de Laura Glauser, le collectif messin est en panne sèche et ne compte plus que sur 2 ou 3 joueuses en forme. Si ce n’était encore à démontrer, le match contre Fleury Loiret Handball confirme cette nouvelle dynamique malheureuse. Hier après-midi, sans la rage de Louise Burgaard, la vivacité de Marion Maubon et le rôle décisif de Ivana Kapitanovic dans le money-time, les Arènes auraient vécu un cauchemar éveillé pour la première fois depuis la défaite contre le FTC Cargo Rail Hungaria, le 28 janvier 2017. Cette équipe manque de souffle et n’existe plus que par ses individualités qui sauvent les rencontres avec des coups de génie éparses. Mais jusqu’à quand ? Statistiques du match Metz Handball : Ivana Kapitanovic (10 parades sur 33) – Laura Portes (0/4).Grace Zaadi (1 but / 4 tirs), Astride N’Gouan (0/1), Méline Nocandy (1/3), Orlane Kanor (2/5), Louise Burgaard (6/10), Marie-Hélène Sajka (0/3), Marion Maubon (10/13), Ailly Luciano (2/4), Olga Perederiy (3/3). Fleury Loiret Handball : Gabriela Moreschi (13 parades sur 37) – Justicia Elbeco Toubissa (0/3).Bruna de Paula (6 buts / 11 tirs), Diankenba Nianh (5/8), Oriane Ondono (5/6), Suzanne Wajoka (3/6), Krisitna Elez (0/2), Raissa Dapina (2/4), Alexandra Lacrabère (6/10).