111 Mercredi, les Arènes de Metz retrouvaient la Ligue Butagaz Énergie, 6 semaines après avoir reçu la JDA Dijon, le 1er Septembre dernier. Pour le compte de la 7ème journée, le Metz Handball recevait l’ESBF Besançon, actuel 9ème du championnat. Avec cette rencontre, les Dragonnes comptaient évidemment poursuivre leur dynamique positive et confirmer l’état d’esprit et d’engagement entrevu contre Podravka Vegeta, 3 jours plus tôt. Devant les caméras de Sport en France et les 3015 spectateurs ayant fait le déplacement, elles s’imposent finalement 28 à 24 à l’issue d’un match très musclé. Une sérieuse entame de match gâchée par un manque de réalisme Malgré le retour des 3 internationales françaises (Laura Flippes, Laura Glauser et Orlane Kanor) Emmanuel Mayonnade décide de débuter la rencontre avec Ivana Kapitanovic dans les buts, Méline Nocandy sur le côté gauche et Ailly Luciano à l’aile droite. S’ajoutent à ces trois joueuses, Olga Perederiy, Louise Burgaard, Grâce Zaadi et Manon Houette. Comme dimanche, les Messines donnent le coup d’envoi et Olga Perederiy ne tarde pas à ouvrir la marque de cette rencontre malgré toutes les tentatives d’encerclement des Bisontines. La pivot ukrainienne peut déjà commencer son festival offensif. Les Bisontines veulent répondre à leurs rivales du jour mais Line Uno Jensen et Lara Gonzalez laissent passer cette opportunité coup sur coup et permettent à Metz de faire le break au bout de 2′ de jeu. Après les 2 tentatives infructueuses de ses coéquipières, Alizée Frécon parvient à tromper Ivana Kapitanovic et lance enfin le match de Besançon. Malgré tout, elles ne profitent pas de ce poteau de Ailly Luciano et concèdent même un jet de 7m avec une faute défensive sur Olga Perederiy très en vue en ce début de rencontre. Marie-Hélène Sajka ne tremble pas comme à son habitude et conclut ce 7m pour permettre à Metz de garder un avantage de 2 buts. Besançon ne compte pas se faire distancer si rapidement et provoque une faute sur Ailly Luciano qui leur permet d’obtenir un jet de 7 mètres. Laura Glauser fait alors son retour sur les terrains pour tenter de repousser le tir de Marine Dupuis. La portière messine aurait pu faire une entrée remarquée mais le ballon rebondit sur son doigt pour finalement entrer dans le but. Dupuis exulte et permet à Besançon de rester au contact des Dragonnes (3-2, 5′). Les 5 prochaines minutes voient des Messines dominatrices dans tous les secteurs de jeu (7-3, 10′). À partir de ce moment là, nous pouvions penser que Metz retrouvait son handball pour se détacher comme pour les 6 dernières journées. Malheureusement une mauvaise passe et un but arrêté donnent le ton sur la physionomie future du match messin et les Bisontines parviennent à revenir à -1 puis à l’égalisation. Orlane Kanor fait son entrée à la 16´mais manque encore de rythme, son mauvais placement permet à l’ESBF de récupérer un tir de Grâce Zaadi pour revenir à hauteur (9-9). Les Bisontines sont très appliquées en défense et vives en contre-attaques sur les maladresses Messines. L’égalisation de Ilona Kieffer pousse le technicien Lorrain à poser son temps mort afin de retrouver une constance appliquée. Malheureusement, les Mosellanes continuent à perdre des balles et se font punir par des Bisontines plus réalistes qui ont vaillamment inversé la tendance depuis la 11ème minute du match (11-12, 22′). Comme souvent lorsque son équipe vacille, Ivana Kapitanovic se mue en rempart infranchissable, ce qui la rend très précieuse en cette fin de première mi-temps (8 arrêts). Héroïque, elle effectue une fabuleuse parade sur une balle de kung-fu attrapée par Alizée Frécon. La grande forme de la gardienne Croate permet à Metz de repartir au vestiaire avec 2 buts d’avance (14-12, 30′). Une seconde mi-temps irrespirable avec des individualités qui se démarquent La seconde période ne laisse aucun répit aux nerfs des spectateurs. Une vraie bataille se poursuit et Besançon n’est pas prêt à baisser les armes face aux Messines. D’entrée, le spectacle est au rendez-vous avec un kung-fu Frécon/Jensen, réussi cette fois. Luciano ne compte pas rééditer les erreurs de la 1ère période et distance Besançon par un décalage astucieux de Zaadi. Les Doubistes restent aussi imperturbables que leur célèbre citadelle et reviennent à hauteur avant que l’éclair de génie ne vienne du côté de Burgaard pour montrer la voie à ses coéquipières « jaune et bleu » après avoir eu des difficultés à revenir dans son match (16-15, 36′). Ce match devient irrespirable et très tendu jusqu’aux décisions arbitrales qui ne parviennent pas à se mettre au niveau du jeu. Cela ne déboussole en aucun Olga Perederiy qui offre toute une palette de buts avec un réalisme sans appel dos aux cages avec une vitesse de rotation impressionnante , elle en est à son 7ème but de la soirée (20-19, 41′). Malgré tout, l’impact physique fait complètement déjouer les Dragonnes : tout le monde assiste de nouveau à un manque de concentration et de justesse dans les passes, une défense trop perméable, des pertes de balle à répétition (12 au total), des distributions de balles très approximatives et une apathie étonnante face à l’efficacité de la jeune Roxanne Frank dans ses buts. Les Messines ne profitent jamais des fautes techniques de leurs adversaires pour creuser l’écart. Les 6 dernières minutes sont très importantes pour Metz qui se montre beaucoup plus agressif : un jet de 7m de la capitaine aura sonné la révolte et Ivana Kapitanovic retrouve sa solidité au moment le plus opportun. Les Franc-Comtoises semblent se fatiguer et reculer devant l’accélération locale. Une mauvaise gestion commence à se ressentir et les rivales ne parviennent plus à accrocher les joueuses de Emmanuel Mayonnade qui infligent un rude 4-0 (28-22, 59′). Le Money-time aura été fatal aux Bisontines grâce à de grandes individualités Messines, qui s’imposent finalement 28 à 24. Comme prévu, la rencontre ne fut pas facile. Très rapidement, les Messines ont été mises en difficulté pour trouver des solutions face au but. L’agressivité et la rapidité de l’adversaire ont provoqué des errances problématiques et agaçantes pour Emmanuel Mayonnade et Grace Zaadi. Mais dans les moments les plus difficiles, l’ascendant psychologique prend le pas sur le combat physique et les joueuses expérimentées deviennent décisives. Ce match inconstant n’est pas alarmant mais reste une piqûre de rappel juste avant le 2ème match de Ligue des Champions. La Dragonne du match: Grâce Zaadi Ce match compliqué, trop haché avec des phases défensives très dures et relativement inconstant sur le point offensif, n’a pas vraiment laissé de place à l’éclat. Toutefois nous retiendrons la prestation de Grâce Zaadi, qui a su dans les dix dernières minutes donner l’élan nécessaire à ses coéquipières pour aller chercher la victoire. Lors de son retour du banc, les Dragonnes ne mènent que d’un point et c’est véritablement son apport qui a fait basculer le match: ses actions plus physiques et hargneuses en défense ont permis de récupérer de précieux ballons, tandis que ses conseils et ses consignes de placement en attaque ont permis à ses coéquipières de percer définitivement le rideau Bisontin pour réussir à installer une dernière série de buts en faveur des Messines. Bien installée dans son rôle de capitaine, elle a fait parler son expérience et sa rage de vaincre communicative. Après le match, elle nous a accordé une interview où elle a refusé de se cacher derrière la qualité de jeu des Bisontines, préférant pointer les faiblesses d’engagement du jeu Messin. Elle y revient également sur la première diffusion télé, l’état de forme de l’équipe, ainsi que sur le calendrier chargé. C’est à lire ici: https://wp.me/p8YXb1-2Vj Nous pouvons également saluer une nouvelle fois la prestation d’Ivana Kapitanovic dont les 15 arrêts sur 35 tirs ont grandement contribué à la victoire de l’équipe. Elle confirme ainsi sa forme exceptionnelle du début de saison, ce qui lui a valu de nombreux chants en sa faveur dans les travées des Arènes ce Mercredi soir… Alors que Laura Glauser peine depuis le début de saison, avec peu de temps de jeu et une blessure, la Croate a suffisamment pris la gestion des cages à son compte pour que l’absence de sa comparse ne soit qu’anecdotique. Il n’a jamais semblé aussi évident de constater que le Metz Handball possède aujourd’hui un duo de gardiennes d’un niveau difficile à égaler. Les statistiques de la partie: Metz Handball: Ivana Kapitanovic (15 arrêts sur 36 tirs), Laura Glauser (0 arrêts sur 2 tirs),Grace Zaadi (3 /6), Laura Flippes (0/1), Astride Ngouan (1/2), Meline Nocandy (3/5), Manon Houette (0/2), Orlane Kanor (2/3), Louise Burgaard (4/7), Marie-Helene Sajka (4/8), Marion Maubon (1/2), Jurswailly Luciano (3/4), Olga Perederiy (7/8) ESBF: Roxanne Frank (6 arrêts sur 18 tirs), Sakura Hauge (6 arrêts sur 20 tirs), Chloe Bouquet (2/5), Alizée Frecon (4/8), Clarisse Mairot (3/4), Kolczynski Amanda (3/4), Marine Dupuis (5/7), Ilona Kieffer (2/5), Lara Gonzales (2/5), Pauline Robert (2/2), Lucie Granier (0/2), Maria Nunez (0/1), Line Uno Jensen (1/3) Rédaction: Virginie Billa et Matthieu Henkinet (dragonne du match) Crédit photo: Matthieu Henkinet