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L’expérimentée défenseure Allison Pineau a analysé la qualification de Metz Handball au Final Four de Ligue des Champions.

C’est non sans une certaine émotion qu’Allison Pineau s’est exprimée après la quatrième qualification de Metz Handball au Final Four de Ligue des Champions (31 Mai-1er Juin). Elle retrouvera Budapest 11 ans après y avoir voyagé pour le tout premier Final Four de l’Histoire avec le Vardar Skjope.

On a l’impression de voir beaucoup de joie après cette qualification.

« Il y a beaucoup d’émotions ce soir. Je pense que c’est le fait de réaliser qu’on a atteint un objectif (collectif) mais aussi un objectif personnel. Il y a forcément tout ce qu’il s’est passé pendant la saison qui remonte. Je suis vraiment très heureuse, j’avais très envie de retourner au Final Four (de Ligue des Champions). C’est aussi pour ça que j’ai décidé de prolonger une année de plus. Je suis encore très émue d’ailleurs quand j’y pense mais il y a beaucoup de choses qui remontent forcément. »

« J’aimerais que les gens ne banalisent pas. »

Cette carrière qui est déjà exceptionnelle peut l’être encore plus avec cette qualification au Final Four.

« Oui, ça fait longtemps que j’essaie de retourner au Final Four donc forcément je pense à ces années de disette durant lesquelles je n’ai pas réussi à aller au bout. Sur le moment, je repense à l’année dernière où on est éliminées en huitième de finale avec Krim et c’était très très glauque de me dire : « c’était ton dernier match de Coupe d’Europe ». Je suis donc très heureuse qu’on ait atteint cet objectif avec les filles. De plus, jouer pour la troisième fois Brest en quatre semaines c’est quand même compliqué, honnêtement. C’est difficile pour tout le monde, pour les deux équipes parce qu’on joue dans le même championnat, et à chaque match on se scrute de plus en plus, on se connait de plus en plus donc c’est toujours de plus en plus difficile. 

Je suis très très heureuse ce soir pour ces multiples raisons. Je repense à l’intersaison avec tous les départs et toutes les arrivées. On a un groupe quand même assez jeune. Les gens l’oublient, vraiment. Et on me la redit tout à l’heure : « Vous êtes toujours invaincues. » C’est encore plus fou finalement et j’aimerais que les gens ne banalisent pas. »

On t’a sentie très connectée avec le public en fin de match. Une salle comme celle-ci, aussi bouillante, c’est une émotion supplémentaire ? 

« Il est toujours présent. On sait qu’il aime le handball, il aime aussi communier avec nous, donc c’est toujours très agréable de partager tous ces moments avec lui. »

« Il faudra tourner la page de cette saison pour rentrer dans une nouvelle dynamique et recréer cette énergie qu’on a eue pendant la saison. »

Que représente le fait d’aller au Final Four avec Metz, très loin de ce niveau lorsque que tu l’avais quitté en 2012 ?

« Ça fait aussi partie de tout ça. Je suis une femme d’Histoire je pense et le fait d’y aller avec Metz, ça rajoute quelque chose de supplémentaire, c’est assez spécial. »

Tu l’avais imaginé ? 

«Bien sûr. Cependant, on peut imaginer des choses et ça n’arrive pas donc il faut se donner aussi les moyens de ses ambitions. Je pense qu’en général Metz est toujours à la hauteur de ça mais on n’est jamais à l’abri. Il faut se dire qu’à chaque match tu remets quelque chose en jeu, et encore plus contre Brest ce soir. C’est quand même assez lourd au quotidien et les gens ne se rendent pas compte de tout ce que ça demande. Il y a l’implication individuelle puis l’implication collective entre le staff et les joueuses. Il y a de la fatigue, psychologique, physique, et on approche de la fin de saison. 

Finalement c’est là que les matchs les plus importants arrivent, donc il va falloir redoubler d’efforts encore et encore parce qu’avant tout il y a le championnat (Mercredi, contre Mérignac). Mais on va d’abord savourer aujourd’hui puis dans deux semaines il faudra retourner de nouveau à Brest pour le championnat. Ensuite, j’ai envie de bosser ces trois dernières semaines pour aller au Final Four et qu’on jette toutes nos dernières forces dans la bataille pour rêver grand. Si on arrive au Final Four en étant toujours invaincues, il ne faudra pas se cacher et se dire qu’on est le petit poucet. Il faudra assumer notre statut. »

Tu te projettes comment si vous allez au bout et remportez la Ligue des Champions ?

« Honnêtement, je ne peux pas dire si on va la gagner ou pas. Toutes les équipes qui arrivent au Final Four ont envie de la gagner, et on sait tous très bien que sur un dernier carré, tout peut arriver. Le Final Four c’est tellement spécial, c’est une dynamique complètement différente qu’il faut recréer. Ce seront deux matchs couperets donc ça ne va pas être facile. Mais je pense que les vannes sont ouvertes et il faudra tourner la page de cette saison pour rentrer dans une nouvelle dynamique et recréer cette énergie qu’on a eue pendant la saison. »

Propos recueillis par Matthieu Henkinet. Crédit photo : Matthieu Henkinet/Let’s Go Metz