333 Sarah Bouktit est revenue sur la nouvelle qualification de Metz Handball au Final Four de Ligue des Champions après la quatrième victoire de la saison contre le Brest Bretagne Handball. Au sortir d’une nouvelle victoire en quart de finale de Ligue des Champions face à Brest (33-32), synonyme d’une qualification au Final Four pour la deuxième année consécutive, la capitaine Sarah Bouktit s’est montrée très satisfaite de son équipe et se tourne déjà vers la suite de la saison. Sarah Bouktit, qualification, quatrième Final Four de Metz Handball. Je pense qu’il y a beaucoup de joie après ce quart de finale-retour plutôt maîtrisé. « Oui, forcément, on était très stressées. Il y avait pas mal de pression car c’était un quart de finale de Ligue des Champions, mais aussi parce que c’était Brest et on les joue beaucoup de fois. On a aussi notre série de 35, maintenant 36 victoires consécutives. Donc, on avait à cœur de bien faire. On l’a fait, on a été solides du début à la fin du match et on est vraiment très heureuses parce que c’est une qualification aux Final Four et tout le monde rêve de ça tous les ans. » Ça représente quoi d’y aller deux années consécutives pour Metz Handball ? « On est vraiment là pour gagner la Ligue des Champions, déjà. On ne sait pas si ce sera cette année ou d’autres années, mais on essaie de s’installer au niveau européen pour que tout le monde ait vraiment peur de Metz Handball et voie Metz Handball comme un grand club européen. Et plus on avance, plus je pense qu’on y arrive. Deux Final Four consécutifs, ça prouve aussi que le club est prêt à investir, à se concentrer, à tout donner pour la Ligue des Champions. Ça concrétise aussi un peu les paroles du début de saison. » Pourtant, il y a eu énormément de changements, de joueuses majeures qui sont parties l’été dernier et ça n’empêche pas Metz de continuer à être très performante. « Oui, exactement. Mais je pense que c’est aussi un peu la force du staff de Metz de réussir tous les ans à reconstruire une équipe solide dans tous les moments, dans tous les matchs, peu importe le scénario. Parce que c’est compliqué et on sait que Metz a certains désavantages par rapport à d’autres clubs comme Györ qui arrivent à récupérer des joueuses très performantes. Donc, il faut réussir à reconstruire une grosse équipe qui va performer, qui va essayer d’aller chercher la Ligue des Champions, le championnat, la Coupe de France. Et c’est très dur de trouver ce genre de joueuses. C’est la force du club de réussir à dénicher des jeunes pépites que les autres n’ont pas forcément vues au départ, de leur permettre de se construire en même temps que le collectif. Je pense que c’est encore chose faite cette année. Et forcément, on ne veut pas s’arrêter là. Le Final Four, ce n’est plus une fin en soi. Avant, ça pouvait être quelque chose d’exceptionnel. C’est loin d’être banal mais on veut aller plus loin et ne plus s’arrêter en demi-finale. On va tout faire pour gagner. » « Je suis très heureuse de réussir à emmener toute l’équipe et le club au Final Four et très heureuse de les représenter encore une fois. » Ça fait quoi pour toi d’y aller en tant que capitaine ? « Ça fait plaisir et, ça rajoute de la pression car les gens me voient un peu comme la capitaine maintenant que Chloé n’est plus sur le terrain. C’est un peu la responsabilité de l’équipe. Je n’ai pas mal stressé cette semaine, j’étais très concentrée sur le handball et rien d’autre. Je n’ai vraiment laissé aucune chose de la vie en général me perturber par rapport à ça. Mais, je suis très heureuse de réussir à emmener toute l’équipe et le club au Final Four. Très heureuse de les représenter encore une fois. » Qu’est-ce que tu as dis à tes coéquipières avant le match ? « Qu’il ne fallait pas refaire les mêmes erreurs qu’au trois premiers matchs. Je trouve qu’on a mal démarré nos trois premiers matchs et on s’est un peu fait marcher dessus niveau agressivité. Il fallait absolument qu’on montre qu’on était là et que c’était hors de question de se faire marcher dessus chez nous avec le nombre de personnes qui se sont déplacées. Je leur ai également dit qu’il ne fallait pas forcément penser à nos trois buts d’avance. On voulait gagner le match parce qu’on a une série d’invincibilité à laquelle on tient. Donc, il fallait gagner tout simplement et repartir de zéro. Trois buts au handball, ça va très très vite et on l’a encore vu ce soir : on a +5 et rapidement +1 donc ça peut aller vraiment vite mais je suis très satisfaite de l’équipe, de la représentation collective, de Metz et des supporters. C’est fou quand je compare un peu avec les autres salles, je me dis qu’on a vraiment des supporters exceptionnels. » Est-ce que tu as une préférence pour le tirage au sort et pour la demi-finale ? « Pas du tout, déjà il y a encore une équipe qui doit se qualifier (Esbjerg s’est finalement qualifiée face au CSM Bucarest) et je n’ai aucune préférence. Dans tous les cas, il faudra battre deux équipes sur trois pour gagner la Ligue des Champions donc peu importe l’équipe qui arrive, on la préparera puis on essaiera d’arriver de la meilleure des façons possibles physiquement et mentalement. On fera tout pour gagner donc peu importe le tirage, je ne regarde pas ça. » « On sait qu’on est capables de renverser beaucoup de scénarios ou de conserver une avance. » Il y avait beaucoup de sérénité durant la seconde mi-temps, alors que Brest tentait de marquer beaucoup. Cette sérénité vous vient d’où ? « Déjà, je pense que notre série de victoires a un effet. On sait qu’on est capables de renverser beaucoup de scénarios ou de conserver une avance. Mais je pense qu’on a aussi confiance les unes envers les autres et on sait que même si on prend un but, on est capables d’en remarquer un derrière et ce n’est pas parce qu’on prend un but ou deux que forcément ça va tout changer. L’équipe n’est pas du genre à paniquer et je pense que c’est vraiment notre force aujourd’hui même quand on se prend un 3-0. On essaie d’éviter ça au maximum mais forcément il y a des moments où ça arrive parce que l’adversaire est meilleur que nous. Mais on ne panique pas, on se donne à fond, on continue, on a confiance en nos bases et on sait de quoi on est capable. On sait aussi qu’on a encore des choses en réserve pour les sortir un peu plus tard. Le groupe a confiance parce qu’on sait à quel point on se donne à l’entraînement. On est conscientes du travail effectué depuis juillet. » Que vous apporte des joueuses d’expérience comme Anne Mette Hansen ou Laura Flippes ? « Anne Mette est une personne capable de gérer la situation, de ne pas perdre le ballon, de le garder quand elle voit qu’on est à +4 et qu’il reste 10 minutes et qu’on a le +3 du match à aller. Elle sait qu’il faut tranquillement garder la balle. On n’a pas besoin de paniquer, elle peut voir certaines personnes qui sont susceptibles de plus paniquer parce qu’elles ont moins l’habitude. Le fait de regarder une joueuse aussi sereine nous calme quand on est dans des moments un peu plus compliqués. Puis il y a des joueuses comme Allison, comme Cléopâtre qui nous aident beaucoup. Je me rends compte qu’il est très important d’avoir des joueuses de grande qualité avec des grandes carrières car elles ont un peu l’habitude de vivre ce genre de match. » Propos recueillis par Matthieu HenkinetCrédit photo : Matthieu Henkinet/Let’s Go Metz