Qui est Vincent Pourchot, le plus grand basketteur français de l’histoire ?

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Du haut de ses 2 mètres 22, Vincent Pourchot fait le bonheur de son équipe de Tours avec qui il évolue en Nationale 1. Bien que formé à l’INSEP, le natif de Metz arbore fièrement le numéro 57 et reste très attaché à l’actualité sportive locale. Il a accepté de revenir avec nous sur cet attachement mais aussi sur sa carrière et ses ambitions…


Pour commencer, Vincent, du haut de tes 2m22, ça fait quoi d’être le plus grand basketteur français de l’histoire ?
Cela ne me fait pas grand chose, moi justement j’essaye de me battre au quotidien pour que l’on voit autre chose que ma taille. Je voudrais surtout avoir de la reconnaissance pour le joueur de basket que je suis et pour les qualités que j’ai plutôt que le fait que je fasse 2m22. Avec le temps on commence vraiment à me respecter comme joueur de basket et je trouve ça cool. Après faire 2m22 ça peut toujours aider, ça se passe bien sur un terrain de basket quand tu mesures 2m22 !

On t’a souvent comparé à Frédéric Weis, lui aussi natif de Moselle, est-ce que contrairement à lui, tu aurais contré Vince Carter ?
Est-ce que j’aurais contré Vince Carter ? Ça franchement je ne sais pas mais je ne me serais pas mis sur son chemin !

Bien qu’il soit un des pivots les plus reconnus de sa génération, le Thionvillois Frédéric Weis est aussi connu pour être la « victime » de ce dunk monumental de Vince Carter.

Suite à cette question maladroite, nous avons également réalisé une interview de Frédéric Weis afin de revenir de manière plus complète sur la carrière et la vision du basket de ce Mosellan d’origine.


Tu étais promis à un bel avenir, à l’image d’Étienne Ory qui est une autre figure de proue du basket messin, mais des obstacles ont freiné ta progression. Raconte nous cela.
Quand j’ai signé mon premier contrat professionnel à Lille, il y avait un coach qui me voulait mais ce coach là a été viré au bout d’un mois. L’assistant coach a repris l’équipe mais le problème c’est qu’il ne voulait pas d’un grand dans son équipe. Du coup, il m’a fait jouer 4 matchs sur 44. C’était au moment où j’avais une bonne cote dans le monde du basket donc forcément, quand un joueur ne joue presque pas pendant un an alors que c’est son premier contrat professionnel, plus grand monde ne s’intéresse à lui. J’ai beaucoup appris de cet épisode, ça m’a donné pas mal d’expérience.

Tu as démarré ta carrière au SLUC Nancy, où tu as côtoyé un certain Nicolas Batum. Quels étaient tes rapports avec lui ?
J’étais espoir donc je ne faisais que les entraînements avec les professionnels mais ce que je pourrais dire de Nicolas Batum c’est que nous les jeunes il nous encadrait, il nous aidait et nous apprenait un peu le métier. C’est un très bon gars et il était super cool avec nous, c’était une très bonne expérience.

Le jeune Vincent Pourchot (au fond) avec Nicolas Batum, l’actuel capitaine de l’Equipe de France et ailier des Charlotte Hornets. (Crédit photo : L’Equipe)


Tu as connu les sélections jeunes en Équipe de France, tu es notamment vice-champion d’Europe U20 où tu étais le back up d’un certain Rudy Gobert. C’est le plus beau souvenir de ta carrière ?
J’ai également été vice-champion d’Europe en U18 quand on a fait le Championnat d’Europe à Metz ! Ça fait partie de mes très bons souvenirs avec aussi l’accès en finale des playoffs il a deux ans avec Lorient en Nationale 1. Lors du match 3 de la demi-finale, nous n’étions que six et nous avons éliminé Saint-Quentin. Voilà mes beaux souvenirs.

Vincent (2ème à droite) en Equipe de France avec notamment Evan Fournier (numéro 10 ) et Rudy Gobert (numéro 15) (Crédit photo : Ouest France)


En parlant de souvenirs, il y a ce match avec les Espoirs de Nancy. Vous affrontez Pau-Lacq-Orthez et tu réalises un triple-double monumental (26 points, 26 rebonds, 15 contres). Comment se sent-on après un tel match ?
Ah oui ce match avec le fameux 62 d’évaluation… En fait je n’étais pas au courant ! Je disputais le matchs Espoirs, je rentrais dans le vestiaire pour enchaîner tout de suite avec le matchs des pros donc je mettais mon maillot des pros et j’allais directement à l’échauffement. On était en train de s’étirer et là, Jean-Luc Monschau (NDLR : entraîneur du SLUC à l’époque) est venu me parler pour me faire une blague : « Ecoute Vincent, si tu refais plusieurs fois 62 d’évaluation, je te donne des responsabilités avec les pros… » mais on savait très bien qu’il ne faisait pas jouer les jeunes.
Le moment où je me suis rendu compte de ma performance c’est quand, rentré dans le vestiaire après le match des pros, j’ai vu une notification lequipe.fr « record historique » et plein de messages de mes amis et de ma famille.

Penses-tu que les espoirs placés en toi, notamment après ce match, pour être le futur du basket français t’ont desservi ?
Non cela ne m’a pas desservi du tout, cela m’a permis d’avoir des gens qui m’ont contacté car à l’époque je n’avais pas d’agent. Maintenant ça fait 10 ans que je suis avec le même agent. Cela m’a permis de mettre mon nom dans les records historiques de la Ligue de Basket, même si ce n’est que le championnat espoir. Cela ne m’a pas du tout desservi, c’était plutôt cool.

Vincent Pourchot fait aujourd’hui les beaux jours de Tours (NM1)


Aujourd’hui tu sembles trouver une stabilité à Tours, comment décrirais-tu ta saison, que ce soit d’un point de vue individuel ou collectif ?
C’est une saison plutôt frustrante… Pendant 4 mois, j’étais au top de mon niveau, je n’avais jamais joué aussi bien depuis que je suis pro. Puis il y a eu cette blessure, ma première grosse blessure en carrière avec une rupture partielle du ligament croisé du genou. Il y a eu beaucoup d’hésitations pour savoir si on allait m’opérer ou pas. J’ai pris la décision de ne pas me faire opérer et je suis parti en centre de rééducation à Capbreton. Ça s’est très bien passé, j’ai eu le feu vert pour pouvoir reprendre. Puis, une semaine après la reprise, le Coronavirus est arrivé et la saison a été annulée. Donc c’est plutôt frustrant, mais j’ai rencontré des gars et un staff supers, je suis très heureux de rester.

Tu portes le numéro 57, est-ce par superstition ou c’est un moyen pour toi de représenter la Moselle à 600 km de ta ville natale ?
Si je porte le numéro 57 c’est vraiment pour représenter la Moselle ! Pour moi, mes racines c’est important même si je sais que je soûle tout le monde avec ça, que ce soit mes coéquipiers ou n’importe qui ! Je parle toujours du FC Metz, de la Moselle, Metz plus belle ville de France… Et j’assume totalement !

Vincent arbore fièrement le numéro 57, en hommage à ses racines.


Aujourd’hui à 28 ans, aspires-tu encore à retrouver l’étage supérieur ?
Oui c’est sûr, j’aimerais bien retrouver la Pro B. C’est clairement le projet avec Tours qui est un club ambitieux, j’espère que je vais pouvoir réaliser cela avec eux.

On sait que les coachs en Pro B aiment bien les intérieurs plus petits et plus toniques. Tu n’as jamais été tenté par une expérience à l’étranger, là où le jeu de pivot est plus respecté ?
J’ai eu une occasion de partir à l’étranger au moment où j’étais à l’INSEP. Je suis parti à Badalone en Espagne où je suis allé visiter le club mais si je voulais partir là-bas, il fallait que le club paye les frais de formation que j’avais fait à l’INSEP durant deux ans et c’était beaucoup trop cher. Pour la petite histoire, c’était Frédéric Weis qui m’avait mis en contact avec eux car c’était un club par lequel il était passé.

On a pu voir que tu as joué le jeu du poisson d’avril avec les Canonniers (NDLR : Vincent a réalisé un canular que vous pouvez retrouver sur la page Facebook des Metz Canonniers). Tu t’intéresses à leurs résultats ?
Oui je m’intéresse aussi aux Canonniers de Metz ! Depuis qu’ils sont montés en Nationale 2, je regarde leurs résultats tous les week-ends. Je leur souhaite vraiment de pouvoir réussir leur projet et monter en Nationale 1 un jour. Metz est une grande ville qui, au-delà du foot, mériterait un peu de reconnaissance par rapport au basket. Quand on avait fait le championnat d’Europe U18 à Metz, cela avait ramené du monde donc c’était plutôt cool. La ville de Metz mériterait d’être bien placée dans le basket.

Vincent Pourchot (à droite) médaillé d’argent aux championnats d’Europe U18 à Metz sous les ordres d’un certain Philippe Ory… (Crédit photo : Républicain Lorrain)


En tant que messin j’imagine que tu suis aussi d’autres équipes à Metz ?
Bien sûr ! Je regarde le FC Metz tous les week-ends. Je suis aussi les résultats d’un petit club de foot, c’est un peu « mes frères » qui jouent là-bas, c’est le club de Devant-les-Ponts ! Je leur avais promis que je parlerais d’eux ! Je regarde leurs résultats tous les week-ends et quand je rentre à Metz je vais les voir jouer.

Et enfin Vincent, entre nous, ce poisson d’avril était un appel du pied aux Canonniers non ?
Est-ce que c’était un appel du pied aux Canonniers de Metz ? L’avenir nous le dira !


La fiche de Vincent Pourchot

Pivot, 28 ans, 2m22

Formation : 2007-2011 INSEP

Clubs fréquentés :

2011-2013 – Nancy
2013-2014 – Lille
2014-2016 – Charleville-Mézières
2016-2017 – Besançon AC
2017-2019 – Lorient
Depuis 2019 – Tours

Crédit photos de Vincent Pourchot à Tours : (DR, fournies par le joueur)

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