Hélène Fercocq : « Manu Peixoto nous a insufflé une nouvelle dynamique »

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Arrivée à Metz cet été, Hélène Fercocq a ramené de la joie de vivre dans le vestiaire messin, elle se confie pour nous dans cet entretien, évoque sa nouvelle vie à Metz et sa découverte de la D1.


Hélène tu as quitté le Stade de Reims pour le FC Metz cet été. Était-ce un choix évident ?

Oui, totalement évident, je voulais vraiment découvrir la D1, et le club m’a rapidement contactée par le biais d’Angélique Roujas. Tout s’est passé très vite et dans les meilleures conditions.

Quelles sont tes inspirations dans le football ?

Dans le football masculin, je dirais Adrien Rabiot, pas pour son comportement mais pour son football (rires)… et dans le football féminin, sans hésiter Amandine Henry et Grace Geyoro du PSG.

Un mot sur le changement de coach ? Ça vous a insufflé une nouvelle dynamique ?

C’est arrivé assez tôt dans la saison, on ne s’y attendait pas. David Fanzel n’avait sans doute pas eu le temps de faire ses preuves d’autant que l’effectif n’était pas au complet, certaines revenaient de la coupe du monde, d’autres de l’Euro, c’était compliqué pour lui. Mais quand Manu (Peixoto) est arrivé cela nous a effectivement insufflé une nouvelle dynamique, il nous a demandé des choses différentes à l’entraînement, un nouveau fonctionnement, il a replacé certaines filles sur d’autres postes, ça a porté ses fruits. On fait énormément de jeux techniques avec le ballon, d’ailleurs ça nous fait beaucoup rire car à chaque entraînement quand on arrive sur le terrain on découvre des carrés, des triangles, des formes géométriques insolites. Sinon sur l’aspect physique on fait également plus de musculation.

Le football féminin devient de plus en plus médiatisé, comment on gère ça en tant que joueuse ?

Faut s’adapter, on n’a pas l’habitude d’avoir des micros ou des caméras autour de nous. Avec certaines nous étions un tout petit peu préparées grâce à la coupe du monde. Avant la compétition on avait reçu quelques consignes car on se fait parfois suivre jusque dans les vestiaires par les caméramans. Mais cela ne me choque pas, ça fait partie du jeu si on veut plus de visibilité. Cela dit personnellement et sans être quelqu’un de timide, je ne cours pas après, je ne cherche pas à me mettre en avant.

Tu es internationale U20 en EDF, en terme de niveau quelle est la différence entre les U20 internationaux et la D1 féminine ?

A la coupe du monde, ce sont des équipes hétérogènes. On retrouve des grosses nations comme l’Espagne ou les Etats-Unis qui sont très difficiles à battre comme le sont des équipes comme l’olympique lyonnais ou le PSG en D1. Mais en U20 on est encore jeune et inexpérimenté, aussi la D1 est supérieure techniquement, ça joue beaucoup plus vite, on rencontre des filles de 25, 30 voire 35 ans, des internationales A avec beaucoup d’expérience.

L’équipe de France A justement pour toi, c’est un rêve ? Un objectif ?

Un rêve, non… et à court terme je ne peux pas dire que c’est un objectif, j’ai encore beaucoup de choses à montrer, je suis très jeune. Mais à moyen terme d’ici quelques années : OUI !

Tu as suivi la Coupe du Monde et la victoire des Bleus cet été ? Qu’as-tu ressenti ?
Je l’ai bien sûr suivie avec mes amis… Une victoire en coupe du monde c’est un immense moment de partage et d’émotions avec ses proches et beaucoup de ferveur. Ils ont réussi quelque chose de grand, et beaucoup de footballeurs se retrouvent dans les valeurs qu’ils ont véhiculées.

Comme en 1998, une grande année pour le football français. Est-ce que c’est dû à la naissance d’Hélène Fercocq ?

Haha ! Nan je ne crois pas… 98, mes parents m’en ont beaucoup parlé et maintenant que j’ai vécu 2018, je comprends enfin ce qu’ils ont ressenti 20 ans plus tôt.

Tu as grandi à Paris, quel est ton club de cœur ? Et ce n’est pas une question piège bien entendu…

Haha ! Mon club de cœur… disons que quand j’étais vraiment toute petite, Marseille faisait de bons résultats et le premier maillot que mon père m’avait offert c’était celui de l’OM, mais en grandissant, mes valeurs se sont rapprochées de celles du PSG, alors « club de cœur » je ne sais pas, mais j’aime beaucoup le PSG, ça c’est sûr.

En fait si, c’était une question piège ! Il fallait répondre « le FC Metz » … D’ailleurs, est-ce que tu suis les résultats de l’équipe masculine ?

Bien sûr ! Malheureusement souvent les matchs tombent pendant les entraînements le soir ou que nos matches les samedis après-midi,  mais récemment j’y suis allé pour le derby. Contrairement à Reims, ici les filles ont moins  d’évènements en commun avec les garçons donc on ne les suit pas forcément comment on voudrait, mais personnellement je connais les principaux cadres de l’équipe notamment Renaud Cohade, mon homologue au milieu de terrain. Et grâce à l’excellente communication du club ça nous est facile de suivre leur actualité sur les réseaux sociaux.

Qu’est-ce qui trouve cœur à tes yeux en dehors du FC Metz et du football ? T’as des passions ? Des hobbies ?

Je fais des études, je prépare un diplôme bac + 3 en comptabilité gestion et avec le football c’est vraiment compliqué, cela me prend tout mon temps, je n’ai pas vraiment l’occasion de sortir, quand je rentre direct je travaille. On peut donc dire que le foot et les études sont mes deux passions.

On ne dira pas de qui ça vient mais quelqu’un nous a dit que tu étais plutôt loquace et même l’un des clowns du vestiaire, tu confirmes ou tout n’est que pure fiction ?

Qui a dit ça (rire) ? Oui c’est vrai, j’avoue, que ce soit en cours ou dans les différents clubs dans lesquels je suis passée, j’aime faire le clown, et quelque part je pense que cela doit faire partie de la vie d’un sportif de dégager de l’énergie, d’envoyer des ondes positives et ce, quels que soient l’enjeu ou la pression qu’on peut avoir. Je suis en cours huit heures par jour, alors quand j’arrive ici même si l’on doit bien entendu être sérieuses sur le terrain, dans les vestiaires c’est « grosse déconnade » on ne va pas se mentir !

Donc le bonheur est total pour toi ?

« Le groupe vit bien » comme on dit, et de manière générale j’aime cette ville, je suis bien à Metz, tout se passe à merveille pour moi, que ce soit niveau étude ou niveau football. Alors oui, tout va très bien !

Propos recueillis par Gérald et Arthur 

Crédit photo : Julien Buret

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