Valérie Sanderson : « Ma priorité, c’est l’avenir de l’équipe… »

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Si elles cartonnent cette année en division 2, elle n’y est certainement pas pour rien. Indiscutables têtes d’affiche de leur groupe, les féminines du FC Metz redonnent des couleurs au club avec humilité, générosité et combativité, à l’image de leur attaquante vedette Valérie SANDERSON. Bien plus qu’une simple joueuse, Valérie est également une véritable passionnée de football. L’avant-centre canadienne du FC Metz s’est prêtée avec beaucoup de sincérité au jeu des questions-réponses.

Mercredi 07/02/2018, quelque part dans les locaux du club à la croix de Lorraine.

– Valérie, à quel âge et surtout comment t’est venue ta passion pour le football, le « soccer » comme on dit outre Atlantique ?

J’avais 5 ans, c’était le sport le plus répandu à Montréal et de manière générale au Canada, là-bas tout le monde joue au soccer. Mes parents voulaient que je pratique un sport et comme mon frère d’un an plus âgé que moi en faisait lui aussi, j’ai suivi la fratrie !

– Ça veut dire que chez toi, dans ton quartier, les filles de 5 ans jouent au football ?! En France ce n’est pas exactement pareil…

Oui, c’est une des discussions que j’avais eu avec mes coéquipières ici en arrivant. Elles ont toujours joué avec des garçons en équipes jeunes, alors que moi j’ai toujours joué avec des filles, chez nous on n’a pas besoin de mixer les catégories de jeunes.

– Comment passe-t-on d’une grande université du Tennessee, au FC Metz ?

Aux USA tout est très différent, j’ai fait mes études d’ingénieur en même temps que j’apprenais à jouer au football. Il y avait la même option au Canada mais aux USA le niveau est bien meilleur alors j’ai choisi cette voie. À 22 ans, j’ai eu l’opportunité de venir ici en France, je rêvais de venir en Europe, de tester le football européen, même s’il est très différent de ce que j’ai connu, j’ai eu vraiment beaucoup de chance d’atterrir au FC Metz.

– On est venu te chercher ou c’est toi qui as postulé ?

Non c’est moi qui ai postulé… je ne savais même pas par où commencer, et puis j’ai eu contact avec monsieur Schaeffer que je connaissais déjà car il m’avait déjà vue jouer quand j’avais 13 ans, nous avons une amie en commun et il m’a dit viens faire un essai. Alors je me suis lancée !

– Comment se passe l’acclimatation à Metz, à la région ?

Très bien ! La première barrière quand tu arrives dans un pays étranger, c’est la langue, or du fait que je parle déjà français, ça a facilité l’intégration. Cela fait 7 mois que je suis ici, j’ai l’impression que je suis arrivée hier ! Le temps passe très vite quand on ne s’ennuie pas.

– Peux-tu me citer une chose qui change radicalement pour toi dans ta nouvelle vie d’européenne ?

Le gros changement c’est que là-haut j’allais à l’école donc mes journées étaient chargées, j’étais toujours très occupée, alors que là je peux vraiment me concentrer sur le foot, c’est tout ce dont j’ai besoin pour devenir une joueuse professionnelle.

– Ce que tu aimes le plus ici à Metz et ce que tu aimes le moins ?

Déjà le moins : la météo (rires), je suis habituée au froid mais je ne suis pas habituée à la pluie il ne pleut pas autant au Canada. Ici quand il ne pleut pas je viens à l’entraînement en vélo. Mais ce n’est pas souvent en ce moment !

Ce que j’aime le plus c’est vraiment me concentrer sur le foot, enchaîner matchs et entraînements. Aux USA on avait deux matchs par semaine ce qui faisait qu’on était finalement tout le temps en train de jouer et ça allait peut-être un peu trop vite alors qu’ici on a une semaine pour se concentrer et on joue le dimanche, c’est un autre rythme on peut se donner et se concentrer vraiment à 100%.

– En dehors des entraînements et des matchs, comment passes-tu ton temps libre, quelles sont tes passions en dehors du football ?

Beaucoup de balades à vélo, de visites, j’adore l’architecture ici, c’est tellement différent de ce que je connais. Sinon j’ai un diplôme d’ingénieur donc je n’exclue pas de le mettre un jour à contribution…

– La saison se passe plutôt bien pour l’instant, vous êtes premières et à titre personnel tu es à 9 buts en championnat, comment vois-tu l’avenir du club ?

L’objectif c’est de monter en D1, et c’est tout ce qui m’importe. Mes objectifs personnels sont liés à ceux de l’équipe et du collectif. Plus on sera compétitive, plus on marquera de buts, plus je marquerai aussi, et ça c’est bénéfique pour tout le monde. Ma priorité n’est pas mon compte personnel, c’est l’avenir de l’équipe.

– Tu te sens prête à poursuivre l’aventure ici à Metz ?

Oui (sourire).

– Le fossé entre la D1 et la D2 ne t’effraies pas ?

Je n’ai jamais expérimenté la D1, j’ai vu des matchs, je connais des joueuses et je pense qu’on est au niveau. C’est pour cela qu’il faut à chaque match être encore meilleures et pas juste se dire ok on joue contre telle équipe on va être correct, non, il faut vraiment tout donner tout le temps.

Si on veut monter en D1 il faut se préparer maintenant.

– Y a-t-il une grande différence entre les entraînements aux USA et en France :

Ça dépend du coach mais en général, je pense qu’en France l’approche est plus technique, on nous demande plus de jouer en une touche ou dans les petits espaces etc. alors qu’aux USA c’est un peu plus tourné vers le côté athlétique.

– Est-ce que la sélection reste un objectif pour toi à un peu plus d’un an de la coupe du monde en France ?

Oui bien sûr ! J’ai eu ma première sélection avec les seniors en janvier l’année dernière, j’ai toujours été sélectionnée avec les équipes de jeunes et j’ai donc toujours été dans le radar pour jouer avec les seniors. Depuis ma blessure je n’ai pas été sélectionnée, mais avec les résultats et les performances, qui sait… mais ce n’est pas à moi d’en décider.

– La situation de vos homologues masculins a été catastrophique jusqu’au mois de décembre, est-ce que vous en parlez entre vous, et est-ce qu’il vous arrive de suivre l’équipe masculine ?

Oui, surtout moi j’adore le foot ! Aux USA avec le décalage horaire je ne pouvais jamais regarder les matchs européens car ils étaient à 05h du matin, alors maintenant que je suis ici, je me régale. Surtout la ligue 1. Là-bas, ils ne la montrent pas assez, ils mettent en avant surtout la Bundesliga et la Premier League. Pour le FC Metz, effectivement c’était une catastrophe au début, mais dans le football tout va très vite, et depuis l’arrivée de Frédéric Hantz ils ont montré qu’ils pouvaient se maintenir.

– Donc  quand on joue au FC Metz, on devient forcément supporter du FC Metz ?

Ouais (Rires) !

– Tu vas voir les matchs ?

Oui je vais voir tous les matchs et si je ne suis pas là je regarde à la TV. Les filles me disent souvent qu’elles ne comprennent pas comment je peux regarder autant de matchs mais c’est comme ça, je regarde toujours, toujours, toujours ! Je suis une vraie passionnée. Dès qu’il y a un match, je regarde et même parfois 2 matchs en simultanée sur l’ordi et la TV !!!

– Team Messi ou Team Ronaldo ? Ou Autre ?

Team Messi (rires) !!!! Je respecte beaucoup Ronaldo, il mérite ses ballons d’or, mais la façon dont joue Messi… toujours tourné vers le collectif, c’est tout autre chose, je le trouve plus humble et pas seulement sur le terrain.

– Sinon un joueur préféré, une référence qui t’a inspirée ?

Van Persie, Cavani, Zlatan sont des joueurs que j’admire sur plein d’aspects, ils sont constants dans leurs performances, mais Messi reste pour moi le joueur le plus complet dans tous les domaines.

– Et à Metz ? Un chouchou ?

Cohade et Roux !

Propos recueillis par @Foxmulder57 et @Symphorien57
Merci à Valérie, Julie et au FC Metz pour l’accueil et la disponibilité.

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