Mondial 2019 : Douleur et gloire au Japon

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Une Equipe de France qui termine sur une bonne note, des Danoises décevantes et un titre mondial au parfum messin, voici le résumé d’une semaine homérique. 

 

Une fin frustrante pour l’Equipe de France

 

 

Un jet de 7 mètres fatal et la France n’était plus championne du monde. Alors que les Danoises exultaient, les visages étaient fermés sur le banc français renvoyé vers une 4ème place décevante. Jamais le champion en titre n’avait disputé cette Coupe du Président. Quel était alors l’état d’esprit avant d’affronter l’Angola après cette élimination très prématurée ? Le cœur serait-il trop lourd pour terminer à la meilleure place possible ou au contraire, allaient-elles partir de cette compétition en respectant leurs derniers adversaires ? La réponse était claire, il fallait retrouver un semblant d’enthousiasme pour ne pas conclure ce périple nippon avec deux défaites. Et les tricolores repartent victorieuses avec une 13ème place suite à leurs deux victoires sur l’Angola (28-17) et sur la Hongrie (26-21). Ces confrontations n’ont cependant toujours rien apporté de bien rassurant au niveau de l’efficacité offensive même si la défense a enfin atteint son réel niveau. Une défense en quintessence qui a permis à une jeune garde d’accélérer la dynamique pour terminer avec les honneurs avant de diriger leurs pensées vers les qualifications à l’Euro 2020 et cet ultime « graal » que sont les Jeux Olympiques. Les Messines en pole position, cette génération est passée à côté de son mondial. Mais après 4 médailles consécutives ces dernières années, un petit accroc est autorisé pour poser les bonnes questions et repartir de l’avant…

Statistiques :

Orlane Kanor (17 buts sur 35), Laura Flippes (16/23), Grace Zaadi (16/31), Méline Nocandy (14/20), Manon Houette (13/24), Astride N’Gouan (10/16)

 

Danemark : Entre espérance et désillusion

 

 

Nous les avions quittées dans la joie et l’allégresse d’une qualification pour le tour suivant, elles repartent le ventre noué, loin des espérances souhaitées. Depuis le début du mondial, les Danoises montraient des défaillances et ne survivaient que par la très grande forme de leur Arrière gauche Stine Jorgensen (32 buts sur 55), de l’ailier droite Trine Ostergaard Jensen (26 buts sur 35 tirs) et leur gardienne Sandra Toft (39% d’arrêts et 35% d’arrêts sur jets de 7m). Trop d’errements offensifs ne permettaient pas d’espérer une meilleure place dans un Main Round pourtant assez ouvert au départ. Certes, les coéquipières de Louise Burgaard ont pu rester en vie avec leur victoire surprise contre les PaysBas mais le chemin vers le carré final semblait très sinueux et impraticable. Lorsque la victoire des Pays-Bas contre la Corée du Sud a sonné le glas, il a fallu se concentrer sur le Tournoi de Qualification Olympique. Une victoire contre la Serbie aurait suffi pour espérer une qualification avec les matchs de classement 7 et 8. Comme un symbole, le bourreau de la France est devenu le proie de ses adversaires du jour et n’est jamais parvenu à prendre l’emprise sur la domination de la Serbie. Une égalisation serbe en toute fin de match les envoie à une dramatique 9ème place du classement général et éteint définitivement leurs rêves olympiques pour la 2ème fois consécutive. Très peu utilisée par Klavs Bruun Jorgensen malgré son redoutable impact, Louise Burgaard (20 tirs sur 36) ne défendra donc pas ses couleurs aux cotés de ses homologues masculins en août prochain.

Parcours du Danemark :

Tour principal :

  • Norvège vs Danemark : 22/19 (1 point)
  • Danemark vs Pays-Bas : 27/24 (3 points)
  • Serbie vs Danemark : 26/26 (4 points et 5ème place/6)

Une fin en apothéose pour les Pays-Bas

 

 

Après l’élimination de la France, tous les experts voyaient déjà une grande finale entre la Norvège et une Russie redoutable d’efficacité. Emmanuel Mayonnade lui-meme ne pensait pas atteindre les sommets avec cette équipe aussi rapidement. C’est fait depuis ce dimanche 15 décembre. L’IHF voit enfin un nouveau vainqueur pour la 1ère fois depuis 6 ans (Brésil en 2013) dans une compétition dominée par la France (2003 et 2017), la Russie (2001, 2005, 2007, 2009) et la Norvège (1999, 2011 et 2015) depuis 1997. Historique pour l’équipe batave qui était toujours classée, jamais titrée ; coup de génie pour Manu Mayonnade, à la tête de cette équipe depuis seulement 10 mois et qui devient, alors, le premier entraîneur français champion du monde avec une formation étrangère… Humble, besogneux, exigeant et accompagné de sa formidable binôme Ekaterina Andryushina, le coach Messin a entrainé les Oranje dans sa philosophie de travail pour relever ce défi malgré une entame compliquée. Depuis son premier titre contre le grand Metz Handball en Coupe de France 2009 avec l’US Mios-Biganos, le technicien girondin a prouvé au fil des années qu’il était un surdoué dans son domaine avec sa capacité de transformer les faiblesses de ses joueuses pour construire ses plans de jeu collectifs. Quand une partie du Mondial a montré des Pays-Bas en difficulté pour tuer les rencontres, les Néerlandaises n’ont jamais failli mentalement devant la Serbie, la Norvège, la Russie et l’Espagne. Toutes ont subi ce nouvel ascendant psychologique. Mais contre l’Espagne, le début du scénario ne se déroule pas vraiment en leur faveur. En début de 1ère période, elles sont dominées dans tous les compartiments de jeu et n’arrivent pas à percer la défense agressive des Guerreras. Après un temps-mort posé d’une main de maître, leur caractère relance complètement le match dans les 15 dernières minutes de la Mi-temps et elles mènent de +3 avant de rejoindre les vestiaires. Elles tiendront jusqu’à cette égalisation alors que Tess Wester venait d’exploser pour sortir une parade sur contre-attaque, quelques instants avant. Un fait bien malheureux pour l’Espagne, un jet de 7m justement transformé par Lois Abbingh (meilleure buteuse de ce mondial) et voilà les Pays-Bas sur le toit du monde, 2 ans après la France. L’Histoire retiendra que le titre mondial reste à Metz Handball avec une équipe ayant une nouvelle fois perdu contre la Slovénie. Encore un miracle du duo Mayonnade/Andryushina qui qualifie directement les Pays-Bas aux Jeux Olympiques de Tokyo et qui mettra en action toute cette expérience glanée au profit de Metz Handball. À cœur vaillant, rien d’impossible…

Parcours du Pays-Bas :

Tour Préliminaire :

  • Pays-Bas vs Allemagne : 23/25 (4 points)
  • Danemark vs Pays-Bas : 27/24 (4 points)
  • Pays-Bas vs Corée du Sud : 40/33 (6 points et 2ème place)

Demi-finale :

  • Russie vs Pays-Bas : 32/33

Finale :

  • Espagne vs Pays-Bas : 29/30

 

Crédit photos : Equipe de France (FFHB)/Louise Burgaard (Stéphane Pillaud)/Equipe du Pays-Bas (IHF)

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